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198 mais il ne le cède à personne pour les transports naturels de libre et indépendante imagination (1). Chez nous., l'avènement des poètes, non point of Ihe rus- tic school, comme chez les anglais, mais des poètes prolé- taires, ne date véritablement que du XIXe siècle. Nous avons eu un vitrier d'abord, l'auteur d'une tragédie de Philippe II, J.-B. Daumier. La ville de Rouen a entendu les premiers vers d'un potier sur élain, M. Beuzeville, et ceux d'un ou- vrier iudienneur, M. Théodore Lebreton, dont il existe main- tenant un gracieux volume, les Heures de repos d'un ouvrier. J.-C. Jouvenot, ancien artisan serrurier, a donné deux vo- lumes tant de poèmes que de comédies et de tragédies. M. Durand, menuisier de Fontainebleau^ a écrit un poème sur la forôtde ce nom. Les Recueillements poétiques de M. de Lamartine contien- nent, parmi les plus belles compositions, une pièce adressée à une jeune lingère de Dijon, MUe Antoinette Quarré, laquelle a publié quelques remarquables fragments. Un des meilleurs, c'est assurément la réponse anx vers de M. de Lamartine ; nous la citerons en entier. Oh! qui m'eût dit jamais, quand de tes chants ravie, Recueillant tous les sons de ce luth immortel, De mon cœur qu'enivrait la sainte poésie, A ton harmonieux et sublime génie .l'avais fait un autel ; Quand, au sein de ce monde, où le malheur isole, l'on livre, confident de mes chagrins divers, Etait pour moi l'ami dont la tendre parole A toutes nos douleurs se mêle et nous console Des jours les plus amers ; Quand tes hymnes aimés, que notre orgueil répète, A tous les cœurs prêtant de sublimes accords, (•!) Allan Gunuingliani, ibld. pag. 75,