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hectare, ou lof. par bicherée. Mais les difficultés du terrain
ne sont pas les seules ; il y a les difficultés résultant des per-
sonnes ; et ce ne sont pas les moindres. Il est plus aisé, tout
le monde le sait, d'abattre des montagnes et de combler des
vallées, que de faire fléchir les volontés de certains habitants
des campagnes, au sujet de choses qu'ils ne connaissent pas,
en opposition avec celles qu'ils pratiquent.
   Certes, si l'espace qu'occupent les communes de Caluire,
de Rillieux, de Salhonay, de Neyron, etc., appartenait à une
seule personne, ou à un petit nombre seulement d'hommes
éclairés et assez riches pour consacrer à la préparation du
terrain l'avance nécessaire de 5 à 7 millions de francs, on
pourrait peut-être trouver les 3,750 hectares, ou 30,000 biche-
rées à irriguer. Mais le sol de ces communes est partagé entre
plusieurs milliers de propriétaires qui, n'ayant p r o b a b l e -
ment pas entre eux ce capital disponible, peuvent être divi-
sés en deux grandes catégories ( sauf quelques exceptions),
dont l'une ne voudra pas et l'autre ne pourra pas concourir à
des dépenses et à des travaux d'ensemble ayant pour but l'ir-
rigation du pays. Or, sans une mesure générale , qui permette
d'établir les rigoles dans tous les sens, comment la réaliserait-
on ? Par quel moyen vaincrait-on la résistance d'un proprié-
taire qui ne voudrait pas souffrir sur son fonds la servitude
d'un canal destiné à faire passer de l'eau à des fonds in-
férieurs?
   Il faut ajouter à ce qui précède que les communes que
nous avons citées possèdent les meilleures terres à céréales
des environs de Lyon, et que, par ce motif, elles change-
raient peut-être difficilement leur mode de culture.
   Les grandes irrigations par des canaux sont bien placées
dans des contrées très sèches, où il y a ordinairement des sé-
ries de 5 à 6 mois sans pluie, et conviennent à des terrains
à surface presque horizontale sur une vaste étendue, tels que
sont, par exemple, les sols d'alluvion, que le travail de l'homme
et l'action du temps ont conquis sur une rivière, ou sur un ma-