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rais. Encore a-ton éprouvé de bien grandes déceptions à ce
sujet : un simple particulier, qui, dans le département de la
Haute-Garonne, conséquemment non loin de Toulouse, a eu
l'idée défaire, à ses frais, un canal d'irrigation, ne parvient à
conclure des locations qu'au taux de 5 f. par hectare et par
an. Pour l'un des canaux de la Provence destinés à cet usage,
sur la rive gauche de la Durance, le gouvernement avait es-
timé 25 f. par hectare le prix de l'arrosement des terres sur le
pied de 1000 hectares par mètre cube d'eau ; jusqu'en ces
derniers temps il n'en a trouvé que C.
   En résumé, il faut être extrêmement circonspect dans ses
évaluations, quand on calcule des revenus futurs, dont le
monlantdoit sortir des mains des habitants des campagnes.
   Voyons maintenant s'il y a des chances plus sûres pour les
revenus que le projet du canal de l'Ain fonde sur la location
des chutes d'eau à des établissements industriels placé sur
les collines qui dominent Lyon.
   Toute cette partie du projet se rapporte évidemment à une
époque qui n'est plus la nôtre. L'auteur paraît, en effet, être
fort peu initié aux nouveauxmodes de travaux que la machine à
vapeur à créés dans presque toutes les sphères d'action, et aux
modifications essentielles apportées dans lesrapportsquiexis-
tentenlrel'agriculture,rindustrie et le commerce par la facilité
et la multiplicité des communications sur les grandes voies de
 terre et d'eau. Tel établissement industriel prospère actuel-
lement parce qu'il est près d'une route royale^ ou d'un chemin
de fer, mais surtout près d'un canal ou d'une rivière, qui m e t
 ou prend à sa porte même les objets qu'il reçoit ou qu'il ex-
pédie; tandis que tel autre périclite par la raison inverse.
Dans ces circonstances, quel sort serait réservé à celui qui serait
 placé à 60 ou 80 mètres (200 à 250 pieds) au dessus des gran-
 des routes et des rivières, à la cîme ou au milieu de nos côtes,
 dont la pente va jusqu'à 0 m 12 et 0 m . 15.
   Pour faire apprécier cela d'une manière frappante, nous
allons mettre sous les yeux de nos lecteurs un parallèle som-