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135 rais. Encore a-ton éprouvé de bien grandes déceptions à ce sujet : un simple particulier, qui, dans le département de la Haute-Garonne, conséquemment non loin de Toulouse, a eu l'idée défaire, à ses frais, un canal d'irrigation, ne parvient à conclure des locations qu'au taux de 5 f. par hectare et par an. Pour l'un des canaux de la Provence destinés à cet usage, sur la rive gauche de la Durance, le gouvernement avait es- timé 25 f. par hectare le prix de l'arrosement des terres sur le pied de 1000 hectares par mètre cube d'eau ; jusqu'en ces derniers temps il n'en a trouvé que C. En résumé, il faut être extrêmement circonspect dans ses évaluations, quand on calcule des revenus futurs, dont le monlantdoit sortir des mains des habitants des campagnes. Voyons maintenant s'il y a des chances plus sûres pour les revenus que le projet du canal de l'Ain fonde sur la location des chutes d'eau à des établissements industriels placé sur les collines qui dominent Lyon. Toute cette partie du projet se rapporte évidemment à une époque qui n'est plus la nôtre. L'auteur paraît, en effet, être fort peu initié aux nouveauxmodes de travaux que la machine à vapeur à créés dans presque toutes les sphères d'action, et aux modifications essentielles apportées dans lesrapportsquiexis- tentenlrel'agriculture,rindustrie et le commerce par la facilité et la multiplicité des communications sur les grandes voies de terre et d'eau. Tel établissement industriel prospère actuel- lement parce qu'il est près d'une route royale^ ou d'un chemin de fer, mais surtout près d'un canal ou d'une rivière, qui m e t ou prend à sa porte même les objets qu'il reçoit ou qu'il ex- pédie; tandis que tel autre périclite par la raison inverse. Dans ces circonstances, quel sort serait réservé à celui qui serait placé à 60 ou 80 mètres (200 à 250 pieds) au dessus des gran- des routes et des rivières, à la cîme ou au milieu de nos côtes, dont la pente va jusqu'à 0 m 12 et 0 m . 15. Pour faire apprécier cela d'une manière frappante, nous allons mettre sous les yeux de nos lecteurs un parallèle som-