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 conseil municipal, a fait partager à cette partie de la popula-
tion, qui manque de temps ou de données nécessaires pour
vérifier en détail des projets du genre de celui qui nous occupe:
l'homme qui est animé de bonnes intentions, et surtout d'un
vif amour du bien public, se laisse aller, quelquefois, à pren-
dre ses désirs pour la réalité, et devient alors dupe de son
imagination. Il y aurait donc du danger à laisser circuler li-
brement des idées fausses qui pourraient porter la coufusion
dans les esprits.
    L'auteur du projet du canal de l'Ain dit que 3 mètres cubes
d'eau, par seconde, seront consacrés à l'irrigation et pourront
arroser 3,750 hectares (30,000-bicherées lyonnaises). « Si l'on
combine à la fois, ajoule-t-il, les demandes que motiveront
les besoins de l'agriculture et celles qui auront pour motif
l'agrément ou le luxe des maisons de campagne, on est amené
à reconnaître que toute la quantité d'eau destinée à l'irrigation
trouvera des locataires empressés. En évaluant son prix au
taux modique de 40 f. par hectare, on trouve un produit an-
nuel de 150,000. >  »
   Il y a bien des observations à faire à ce sujet; la question
des irrigations n'est pas aussi simple qu'elle le paraît de prime
abord. Tout ne se borne pas, en effet, à l'action de fournir
de l'eau d'une part et à l'action d'en payer la location de l'autre,
il faut, avant d'introduire des eaux fluentes dans un terrain;
l'avoir convenablement p r é p a r é , c'est-à-dire avoir abaissé les
renflements et comblé les dépressions du sol, afin de ne pas
former ici des flaques d'eau, là, des espaces incultes; sa sur-
face doit donc être uniformément aplanie, avec une déclivité
faible et régulière, pour le facile écoulement de l'eau sur tous
les points. La préparation et le nivellement des champs qu'on
veut irriguer, le creusement des rigoles secondaires et tertiai-
res coûtent de 1,000 à 2,000 f. par hectare; d'où il résulte
qu'il faut ajouter 50 ou 100 f. par année, représentant l'intérêt
de ce capital absorbé, au 40 f. de location portés par M. Ba-
rillon, ce qui fait une dépense annuelle d'environ 120 f. par