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492 FORVM SEGVSIAVORVM. pour sa part, à accréditer la tradition populaire qui donnait à Feurs une étendue presque double de celle de Lyon, en lui assignant pour limites les communes de Pouilly, de Stalt, de Marclop (1). Comme il est plus facile de s'abandonner au courant d'un fleuve que de le remonter, personne n'a émis un doute, pour arrêter au moins la prescription de l'erreur. On a pu décou- vrir, et on a trouvé, en effet, dans les communes qui avoisinent Feurs, des vestiges de constructions anti- ques, mais ce fait ne prouve rien ou prouve trop ; tout le monde le comprend. Il ne faut pas s'exagérer l'im- portance du Forum ségusiave. Au temps de la conquête, ce n'était, comme la plupart des villes gauloises, qu'une agglomération de eabanes au milieu des bois ; un ren- dez-vous national pour les marchés et les transactions ; un centre où aboutissaient quelques routes rares et né- gligées. Les Ségusiaves, peuple d'une importance se- condaire, et clients d'un autre peuple dont ils suivaient l'impulsion, n'avaient pris l'initiative d'aucune amélio- ration, parce que les occasions leur avaient manqué. Ils n'avaient pas éprouvé la nécessité d'agrandir leur ville ou de l'embellir. Aucune réaction ne s'était fait, sentir dans leurs mœurs, précisément parce qu'il ne s'y était introduit aucun élément étranger. A l'époque romaine, et seulement alors, on vit se ma- nifester un mouvement de réorganisation ; mais, à cette époque aussi, fut fondée la colonie de Lugdunum qui, d ) De la Mure, liv. I. Du Lac, Précis historique et statistique du déparle- ment de la Loire, p. 127. Duplessis, Essai statistique sur le département de la Loire. De Landine, Mémoires littéraires et bibliographiques, p. 281. La Loire historique, tom, I, pag. 467.