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                         ANDRÉ BLANCHARD.                         427
 exécutant, à chacun de ses voyages, de très-beaux portraits,
 genre dans lequel il a excellé.
   Blanchard rentra à Lyon en 1828. Comme tous les artistes, il
désirait ardemment voir l'Italie ; mais, retenu par de nombreuses
demandes* que lui attirait la supériorité de ses ouvrages, il fut
obligé de différer long-temps son départ, et ce ne fut qu'en 1831
que, libre enfin, il put arriver à Rome, objet de tous ses désirs.
   Jusqu'ici, on n'avait pas vu de tableaux de Blanchard, et ceux
qui avaient cru qu'il n'était pas susceptible de réussir dans d'autres
travaux que des portraits, furent grandement surpris, lorsque, à
son retour d'Italie, il exposa son tableau d'Erigone, Å“uvre
poétique dans laquelle se révèle un véritable talent de coloriste.
   A ce tableau succéda bientôt celui de Savonarole. Ce nouvel
ouvrage prouva que Blanchard pouvait réussir dans toutes les
branches de l'art.
   En 1839, M. Grobon, un des plus célèbres paysagistes d'Eu-
rope , et professeur des principes de la figure, à l'Ecole des
Beaux-Arts de notre ville, venait de se retirer, après avoir tenu
pendant trente ans, avec honneur, un emploi dans lequel il avait
rendu d'immenses services. Blanchard, désigné pour lui suc-
céder, marcha sur les traces de son habile prédécesseur et
remplit constamment les importantes fonctions du professorat
avec un zèle et un talent auxquels M. Bonnefond, directeur de
l'Ecole, a rendu un juste hommage dans le discours d'adieu
qu'il a prononcé sur la tombe dé son collègue.
   De 1839 à 1850, date la plus belle époque de la vie artisti-
tique de Blanchard, et celle où il a produit ses plus remarquables
ouvrages. Il était parvenu à une brillante réputation de peintre de
portraits, lorsque la mort est venue le saisir au milieu d'une car-
rière qui lui laissait entrevoir encore de magnifiques succès. Ce
fut sur la fin de l'année 1849 qu'il se sentit atteint delà maladie
aussi longue que douloureuse qui l'a enlevé à sa famille et à ses
amis. Pendant bien longtemps, il lutta contre de cruelles souf-
frances pour remplir ses devoirs de professeur avec autant de
régularité que si sa santé n'avait pas été altérée. Ce ne fut que
lorsque ses forces l'abaudonnèrent entièrement qu'ii fut obligé de