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332                        ALBIN- DE VAUXONNE.
   Pendant cette période de dix années , M. de Vauxonne ne cessa pas un
instant de donner tous ses soins à l'accomplissement de son utile et pénible
entreprise. Les procédés au moyen desquels il parvint non seulement à ins-
 pirer une confiance absolue, mais à communiquer à tous son zèle patriotique,
caractérisent en lui l'homme de cœur et le bon citoyen.
    Il commença par donner , ainsi que sa famille , l'exemple du désintéresse-
 ment et de la générosité. Chaque fois qu'un terrain, lui appartenant, se
 trouvait nécessaire pour une amélioration de voie vicinale , il le donnait de
 la manière la plus complètement gratuite, c'est-à-dire sans accepter aucune
 indemnité à aucun titre. En même temps, et pour contribuer aux indemnités
qu'il était juste de payer aux petits propriétaires, il donnait, outre son ter-
rain, une somme d'argent. Pour prouver de la manière la plus précise et
 la plus évidente que l'intérêt public était son unique but, il ne manquait
jamais de souscrire, et très-fortement, pour l'établissement des chemins les
plus éloignés de lui et qui ne desservaient aucune de ses propriétés. A ceux-là
il prodiguait avec plus de plaisir encore tous ses soins, tout son temps, parce
qu'il sentait toute la puissance d'un exemple donné dans une situation dont
aucune interprétation ne pouvait ternir le dévouement.
    M. de Vauxonne donnait à toutes ses opérations la publicité la plus grande.
Lorsqu'une série de grands travaux était terminée, il rédigeait, faisait litho-
graphier et distribuera tous les habitants qui le désiraient un compte-rendu
des travaux exécutés, des améliorations obtenues, des ressources employées,
des voies et moyens pour l'avenir, et la commune entière était ainsi appelée
à juger l'administration de son maire, à apprécier ses efforts, à seconder
son zèle, à s'associer à son dévouement.
  Un des procédés de M. de Vauxonne était de faire un appel public aux
hommes dévoués, et de publier les résultats obtenus.
   Lorsque les journées de prestation obligatoires étaient épuisées, un avis du
 maire faisait appel aux journées volontaires, et, plus tard, la liste des hommes
zélés était à son tour publiée. Ces journées étaient employées par masses;
longtemps avant le jour elles étaient appelées par le son des tambours partis
des extrémités de la commune, et rassemblant sur leur passage cette armée
pacifique de travailleurs. Ces jours-là, M. de Vauxonne envoyait presque
toujours une forte provision de vin ; aussi ces journées volontaires étaient une
véritable fête pleine de gaîté et d'enthousiasme. De simplesjournaliers quittaient
des journées payées, pour venir faire une journée gratuite.
  La publicité étaitaussi employée, par le maire de Vaux, pour les souscriptions
destinées à fournir du travail aux indigents, et c'est ainsi qu'en 1848 cette
commune, qui renferme une population de 2300 âmes , non seulement