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318 UNE PROMENADE sant vers l'église délia Consolazione. En tournant la colline et passant par la rue tor de' Specchi, on trouve une assez vaste cour, et une portion assez considérable de la roche Tarpéienne, surmontée d'une substruction en partie refaite avec des maté- riaux antiques. Cette muraille, qui soutient maintenant le palais Caffarelli et ses dépendances, est un faible souvenir de la cé- lèbre citadelle. Ce pourrait être de ce côté que les Gaulois ten- tèrent l'escalade repoussée par les oies du Capitole. Au bas de cette partie du Palatin, passait la Via nova, rue très-fréquentée, et ornée de monuments publics. Cette voie de communication existait depuis une antiquité très-reculée. Avant sa régularisation, on voyait déjà le temple de Jupiter-Stator, construit près de la porte Mugonia. On pense que ce fut Tar- quin-1'Ancien qui ouvrit cette rue. Il y avait son habitation ; et, après sa mort violente (1), Tanaquil, sa veuve, harangua le peuple du haut d'une fenêtre qui donnait dans la Via nova. Par sa prudence, elle ménagea le trône à Servius Tullius, au détri- ment de ses petits-fils, incapables d'administrer, à cause de leur bas-âge. Elle crut que la possibilité était la première condition d'un gouvernement. Au reste, le règne de Servius Tullius fut long et glorieux (2). On connaît sa fin déplorable, le crime de sa fille Tullie, et l'audace de Tarquin-le-Superbe. La haine et la jalousie des patriciens approuvèrent tacitement cet abominable forfait. Les rancunes dynastiques sont impitoyables. Tarquin- l'Ancien et Servius Tullius en ont fait la triste expérience. Le temple de Vesta était situé au pied du Palatin et dans la Via nova. L'église de Saint-Théodore, avec sa cella circulaire, passe pour être un reste de cet édifice, où l'on conservait le Pal- ladium (3). Le collège des Vestales y était annexé. Ce fut le roi (i) Il fut assassiné par les fils d'Ancus Marcius. (2) S. Tullius laissa un magnifique souvenir. Il entoura Rome d'une mu- raille nouvelle, comprenant les sept collines. Elle subsista jusqu'à l'époque d'Aurélien, et fut remplacée par l'enceinte actuelle de la rive gauche du Tibre. (3) Je ferai observer cependant que Denis d'Halycarnasse, voulant prouver