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292                   HISTOIRE LITTÉRAIRE

   La Bibliographie de Lyon est tellement riche, que l'ordre al-
 phabétique eût été le désordre. Réunir tous,les écrits qui ap-
partiennent à un même ordre de faits ou d'idées, c'est faciliter
les recherches en leur donnant plus de certitude et d'intérêt.
 Ce n'est point encore l'ordre alphabétique, c'est l'ordre chrono-
logique que j'ai cru devoir adopter pour chaque série ; il a un
 nîérite littéraire qu'on ne saurait lui contester.
   Plusieurs ouvrages sur Lyon sont non-seulement de bons li-
vres, mais encore de beaux livres. Pendant la dernière moitié
du XVIe siècle, les imprimeurs veillaient avec un soin extrême
à la correction des textes et à la bonne qualité du papier. Ce
n'est point tout : ils embellissaient souvent leurs éditions, et
surtout les romans de chevalerie, de majuscules ornées, de fleu-
rons , d'encadrements et de vignettes sur bois, dessinés avec
infiniment de goût et fort bien gravés. Ces mérites divers font
rechercher un certain nombre de livres lyonnais, que recom-
mandent aux bibliophiles les noms de Roville, de Dolet, de Jean
de Tournes et d'Huguetan. Certaines éditions de Jean de Tour-
nes ont acquis une valeur bien supérieure à celle des Elzévirs
les plus rares et les plus recherchés.
   J'ai parlé ailleurs des gravures sur bois, dont le petit Bernard
parait les livres de Roville et de Jean de Tournes ; les enca-
drements du Delectus amicorum et ceux des Métamorphoses
d'Ovide n'ont pas un mérite moindre. Selon M. Jacques-Char-
les Brunet, Lyon est probablement la première ville de France
où l'on ait adapté à des livres l'usage de la gravure sur métal :
d'abord, en 1488 , dans les Pérégrinations de Le Huen, puis
dans YEpitome des rois de France , ensuite dans Y Apocalypse
de Jean Duvet, et enfin dans le Pinax de Woeriot.
   Dans le XVIIe siècle, les imprimeurs lyonnais décorèrent quel-
ques-uns de leurs livres de tous les ornements de la gravure.
Menestrier recherchait beaucoup pour ses ouvrages ce genre de
mérite ; la plupart sont parés de vignettes tantôt intercalées
dans le texte, tantôt tirées à part, et presque toutes très-bien
exécutées. C'est ce que fit aussi le P. de Colonia pour son ou-
vrage sur les antiquités lyonnaises. Antoine Huguetan, libraire