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258   ,       UNE MARGUERITE EFFEUILLÉE.
          Voilà ta couronne fragile
          Mêlée aux ronces du chemin ;
          La fraîche aurore de demain
          N'aura pour toi, blanche sibylle,
          Ni perles, ni tièdes zéphyrs
          Murmurant de tendres soupirs.....


          Pour toi, plus d'amour, plus de fête,
          Plus de sourires aux ruisseaux,
          Plus de concerts dans les roseaux,
          Plus de doux rêves de poète
          Brisée et flétrie à moitié,
          On te rejette sans pitié


          L'homme a pris ce qu'il voulait prendre
          De ta candeur, de ta beauté.
          Tu charmas son oisiveté,
          Tu révélas, docile et tendre,
          Tout ce que recelait ton cœur
          De folle ivresse et de bonheur


          Qu'espérais-tu donc, ô jeune âme !
          De ce froid et cruel railleur
          Qui compte en riant chaque pleur,
          Doux pétale d'un cœur de femme î
          Va ! nous avons même destin,
          Même bonheur sans lendemain !

                            Mme Anaïs   FAURE,    née Biu.