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 228                       ENCORE LA COLONIE GRECQUE
 exacte. Ce n'est pas un pagus Segntianus,             mais un simple uger qu'on y voit
 figurer dans le territoire de Lyon, et il faudrait avoir sous les yeux les do
 cuments manuscrits pour décider, maintenant que l'éveil est donné, s'il ne
 faudrait pas y lire Segusiavns ( r ) . Au surplus, des manuscrits relativement
 récent*, quels qu'ils soient, ne peuvent l'emporter sur une médaille et des
 inscriptions qu'on dit très-nettes et très-lisibles.
    Jusqu'à présent, Messieurs, nous sommes restés avec M. Jolibois, sauf
 quelques erreurs de détail et les entraînements d'une critique trop facile,
 dans le monde réel et sur le terrain de la science positive. Les deux disserta-
 tions sur les traditions des Géants et sur l'Atlantide nous lancent dans les
 conjectures et dans les romans de l'érudition. Sur uu terrain aussi aventu-
reux, l'auteur nous parait avoir jeté quelquefois sa science par les fenêtres.
Magnifique question, du reste, que celle de l'Atlantide, si elle pouvait rece-
voir une solution ! La poésie, l'histoire, la géographie, la physique générale
du globe, la géologie s'y trouvent intéressées à la fois. Aussi, combien de sa-
vants, combien de rêveurs se sont lancés à la recherche de ce continent, dont
Platon a îaconté l'histoire et la merveilleuse disparition ! Gn formerait une
bibliothèque entière avec les livres qui se sont occupés de ce grand secret
des âges ; mais, dans ces livres aussi, que de folies ! Parmi tous ces auteurs,
les plus sensés sont du moins restés dans l'Afrique                 ou dans son voisinage;
mais les autres, jouant à Colin-Maillard depuis la Sibérie jusqu'au Brésil,
ont transporté l'Atlantide de la Palestine au fond de la Tartarie, de la Po-
méranie en Suède et dans les deux Amériques. Un burlesque patriotisme se
mêlant à la question, nous avons encore vu de nos jours le fameux Rudbeck
dépassé par M. Grave, et ce digne Belge enfermer dans les tristes iles de la
Zélande les Champs-Elysées, les Atlantes, les Hyperboréens, et les plus bril-
lantes fictions de la Grèce avec Hésiode et Homère lui-même. M. Jolibois
passe en revue tous ces systèmes pour leur substituer le sien, ou plutôt celui
de Mentelle et d e Bory de Saint-"Vincent, auquel il ajoute l'Espague et l'Atlas;
de sorte que, son Atlantide s'étendrait des Pyrénées au Cap-Vert, et de
notre Algérie aux Açores. Pour moi, si j'étais obligé de prendre parti dans
celte discussion, je m'en tiendrais au système le plus simple, celui du célèbre
"voyageur Aly-Bey qui, couvrant des flots de l'Océan les sables du Sahara
jusqu'au golfe de Gabès, au midi de Tunis, retrouve, dans l'immense chaîne
de l'Atlas, la grande île de Platon. Il est vrai que cette explication sèche une



  ( l ) Je ferai observer même que M. Bernard, dans son Mémoire snr les divisions du Lyon-
nais au X!' siècle, four leque! il a compulsé, <±it—i 1 , tous les documents du V H P , IX1", X ' et
Xl% ne dit mol de cet Af.Krt parmi tous ceux qu'il décrit.