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J.-M. AUDIN. , 153 Restait l'auteur d'une troisième réforme, différente des deux autres, et qui apportait la diversité dans la foi religieuse, dans un sujet où il ne peut y avoir que l'unité, parce que la vérité est une: c'était Henri VIII, monstre de luxure et de cruauté, deux vices qui se donnent la main. Nous pouvons dire que, en faisant la part de l'intérêt plus ou moins grand de chaque sujet, il y a dans ces quatre mono- graphies un mérite à peu-près égal de création. L'érudition d Audin est incontestable ; il y a un grand charme de mise en scène , un charme trop romanesque peut-être, et dont il avouait, tout le premier, les inconvénients. Je sais bien, nous disait-il, que ce n'est point là le bon genre pour l'histoire; mais je suis ainsi fait, et puis il faut se faire lire. Au fond, cepen- dant, il ne sacrifie pas la solidité de la science à ce brillant de la forme et de l'exposition ; ses travaux ont été cavalièrement traités par quelques critiques, mais nous avons vu dans leurs censures beaucoup d'assertions générales et vagues, sans preu- ves sérieuses contre les conclusions de l'auteur, contre l'authen- ticité des faits. Il est plus aisé de se pâmer devant Luther et Henri VIII que de démolir les monuments littéraires qui les condamnent, et de grands mots vides de sens ne concilieront jamais les contradictions de ces deux hommes entre eux, et d'elles-mêmes à eux-mêmes pour ne pas aller plus loin. Si la mort n'était venue prendre Audin à un âge où il pouvait encore se promettre quelques années de travail actif et sérieux, il voulait écrire deux volumes sur les petits réformateurs •. Théodore de Bèze, Zwingle, Bucer, Mélanchthon, etc. ; l'ouvrage était à peu près rédigé dans sa tête, et il ne fallait que le temps de le jeter sur le papier. Un autre ouvrage auquel il attachait plus d'importance, croyons-nous, c'était son voyage de Terre-Sainte. Aux premiers mois de 1849, Audin se rendit à Jérusalem et visita une partie de la Palestine : son amitié nous avait convié à ce saint et religieux pèlerinage, qui fut dérangé par des circonstances in- dépendantes de notre volonté et de nos désirs. Il était convenu que nous écririons ensemble un nouvel itiéraire, et notre plan >