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           NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR J.-J.-P. GAY.              129

l'activité, de la constance dans ses projets et dans l'exécution
de ses travaux, pour acquérir la plus grande célébrité.
   Joseph-Jean-Pascal Gay naquit à Lyon le 14 avril 1775. II
était encore enfant lorsqu'il perdit son père, négociant de cette
ville. Sa mère, femme d'esprit et de bon jugement, chercha à
diriger son éducation vers le commerce ; mais lorsqu'il sortit
du collège de l'Oratoire, où il avait fait ses études avec succès,
son goût pour les sciences et les arts se développa rapidement.
Il s'appliqua d'abord aux mathématiques, repassa les auteurs
latins, et commença les principes du dessin sous la direction de
M. Grognard, professeur de l'Académie.
   Il passa de là chez M. Cochet aîné, occupé alors conjointe-
ment avec M. Colson, de la construction du théâtre des Céles-
tins et des bains du pont de pierre. Ces travaux étaient une
bonne fortune pour le jeune Gay ; il les suivit avec zèle, et
mérita bientôt la bienveillance et l'amitié de son maître, homme
instruit et capable d'apprécier ses heureuses dispositions. M. Co-
chet l'employa dès-lors avec confiance dans toutes ses entre-
prises ; mais la catastrophe du siège de Lyon vint rompre les
projets, détruire les espérances, et séparer pour jamais le pro-
tecteur de son protégé. M. Cochet périt à la suite de ce funeste
événement.-Son jeune élève ayant d'abord pris les armes, fut
tiré du rang des soldats pour être employé, comme ingénieur,
aux fortifications de la ville. On lui confia la direction des re-
doutes qui se firent à la tour de la Belle-Allemande. 11 s'acquitta
de ce travail avec sang-froid, bravant le feu de l'ennemi, dont
les boulets, dirigés contre lui, blessèrent quelques-uns de ses
ouvriers. Bien que cet emploi fût plus qu'honorable à son âge,
il ne tarda pas à se lasser d'un travail si contraire à ses goûts,
et, par un mouvement difficile à expliquer, il alla demander un
passeport pour sortir de la ville. Surpris de cette démarche,
après la confiance dont il avait été investi, M. de Précy traita
son dessein d'étourderie ; mais il tâcha vainement de l'en faire
revenir, et son obstination força le général à le faire conduire au
château de Pierre-Scise. Cependant, recommandé au gouverneur,
muni de livres et de papier, notre captif prit patience jusqu'à la
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