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             A M. VICTOR DE LAPRADE.

Alors, Pes9aim léger des brises fraternelles
T'enveloppe de calme, en secouant ses ailes,
              D'où tombe le sommeil ;
Et les chênes courbés, la forêt tout entière,
Comme un orgue lointain, murmurent leur prière,
              Jusques à ton réveil.


Toi, tandis que tu dors sous l'œil sacré des rêves,
Les éternels concerts montent des flots aux grèves,
               Et te proclament roi,
Et l'écho de ces bruits que l'immense nature
Arrache en palpitant de toute créature,
               L'écho se fait en toi.


C'est le réveil ! ô Barde, allons ! saisis ta lyre !
Au milieu de ces voix qu'enfante le délire
                 Des éléments chanteurs,
Mêle ta voix sereine, et forte, et pacifique ,
Et, rappelant Orphée, entonne l'hymne antique
                Aux grands dieux créateurs.


Suspendus à tes chants, les arbres et les plantes
Te répondent avec des notes indolentes,
               Frère, tu les comprends ;
Religieux sondeur des objets et des âmes ,
Artiste dont les doigts font envoler les gammes
               De ces claviers géants.


Au tronc des arbres verts les nymphes enfermées
Chargent de leurs soupirs les brises embaumées
              Qui te caresseront,
Et leurs rameaux, penchant leur brune chevelure,
Versent avec bonheur le calme, et le murmure,
              Et l'ombre sur ton front.