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            A M. VICTOR DE LAPRADE.

0 chercheur d'idéal, ô rêveur solitaire,
Sondant l'homme et les champs de ta pensée austère ,
              Et surtout le ciel bleu,
Tu découvres au fond de ces splendeurs écloses,
Dans le rayonnement qui s'échappe des choses,
              L'art, la nature et Dieu.


L'art ! ah I sans doute, un soir, sous le sacré portique r
Où l'ombre nuançait l'éclat du Pentélique ,
                Tu l'appris de Platon,
Quand ton àme, dormant dans les limbes de l'être,
Flottait avec les vents qui caressaient le maître,
                Noyé dans un rayon.


Là, parmi les senteurs qui s'exhalaient des roses,
Aux lueurs du couchant semé de reflets roses,
               Aux accords des chansons,
Gomme un lac qui reçoit des trésors dans son onde,
Tu recueillais en toi la semence féconde
               Des divines leçons.


Maintenant tu nous dis, et la pure harmonie,
Et les longs entretiens du cygne d'ionie,
               Et l'art et les beaux vers,
Et, traversant le temps que le barde domine,
Tu nous fais respirer, sur la sainte colline,
               Les lauriers toujours verts.


Ah! tu dors bien souvent à l'ombre de leurs branches,
Lorsque, sous les grands bois, où les Charités blanches
               T'accueillent dans leurs bras,
Tu vas poser ton front parmi les pâquerettes,
Sur le tapis charmant des humbles violettes
               Qui te parlent tout bas.