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DU BUGEY. 27 rapprochements forcés et des rencontres fortuites, parmi les- quels je comprendrai, malgré l'autorité de Pline et de saint Jérôme, le nom du Rhône, Rhodanos, qu'il attribue aux Rhodiens, et Bochart aux Phéniciens. « Les syllabes rho et rha se retrouvent comme racines dans plusieurs langues du nord avec le sens de couler et rodo par- ticulièrement signifie gué en breton. Le Gaulois du IVe siècle, auquel nous devons l'itinéraire de Bordeaux à Jérusalem ou l'annotateur toujours fort ancien qui a terminé son manus- crit , comme le donne à entendre Wesseling, affirme que Rhodanus, en langue celtique, signifie violent ; et les Celtes du Rhône n'ont pas plus attendu les Grecs ou les Phéniciens pour donner un nom à leur fleuve, que ceux d'Ecouen pour nommer leur petit Rhône parisien, ou les Belges de Trêves pour leur Rhodanus dont parle Fortunat, les Saxons pour leur Rhoder, et les vieux Prussiens pour le Rodaune de Dantzig. S'il faut rapporter aux Rhodiens le nom de Roi- dumna et la fondation de Roanne , envoyez-les donc aussi, dirai—je à l'abbé Jolibois, fonder Rodomum , c'est un des noms de Rouen , Rodium, Roye en Picardie, Rodoniam , Rosny et tous les Rhoden , Rhodac, Rodenberg, etc., qui existent sur le sol Teutonique. J'en dirai autant de YArar," aujourd'hui notre Saône, dont le faux Plutarque du Traité des Fleuves donne à la fois deux élymologies contradictoires. Si ce nom est grec , grecs aussi doivent être l'Araris de la Suisse et TArarus de Moldavie (le Serelh) ; et qui sait ! jusqu'à la mer d'Aral , tout ignorée qu'elle était dans les déserts de la grande Scy- thie. Rochart convient lui-même qu'Ara est un mot breton , qui signifie lent et dans lequel se trouve littéralement le lentus Arar des poètes latins. » Entre ces érudits dont j'honore le caractère et la science , il m'appartient peu de prononcer un jugement, heureux que