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 476          SOUVENIRS ACADÉMIQUES LYONNAIS

    Bien qu'à l'Institut je me fusse appuyé sur des antécédents
  historiques, que j'eusse rappelé les affiliations d'autrefois,
 au dix-septième et dix-huitième siècle, des principales
 académies de province avec l'Académie des sciences et-
 l'Académie française, je n'ai pas réussi à persuader mes
 confrères parisiens de vouloir bien renouer quelques liens
 avec la province savante et lettrée.
    Mais si Paris trop absorbé en lui-même ou trop orgueil-
 leux, ne semble pas disposé à faire des alliances dans l'in-
 térêt des sciences et des lettres, avec des Sociétés plus-
 modestes, je ne désespérerais pas de voir se nouer quelques
 liens fraternels entre des Académies ou Sociétés voisines
 d'une même région. Pourquoi, surtout dans les jours de
 séances publiques et de fêtes littéraires, n'échangeraient-
 elles pas d'amicales invitations et ne se eommuniqueraient-
elles pas des travaux intéressant toute la province ?
Pourquoi même ces Académies voisines ne s'associeraient-
elles pas dans quelque œuvre commune d'utilité scientifique
et historique, pour tel ou tel ordre de recherches et
d'observations, pour des fouilles dans les archives, pour
certaines grandes publications en commun ?
    Puisque tous les syndicats, même les plus séditieux, sont
autorisés aujourd'hui, je ne pense pas que les Ministres
actuels puissent prendre quelque ombrage d'un syndicat
pacifique de Sociétés savantes, comme il est arrivé autre-
fois, sous l'Empire, à M. Rouland, qui s'émut contre moi
parce que je contrariais son dessein de rattacher les
Sociétés savantes, non à l'Institut, mais à lui-même et à ses
bureaux. Son mécontentement s'accrut bientôt encore de
ma protestation contre la révocation brutale de notre con-
frère Victor de Laprade. Quoique en ce temps-là les
doyens fussent plus indépendants qu'aujourd'hui, je devais