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           ÉPISODES DU SIÈGE DE LYON EN 179^                I43

des jeunes gens de quinze à vingt ans qui firent preuve d'un
courage éprouvé. Ils repoussèrent maintes fois, • avec un
ensemble admirable, des détachements républicains qui
escaladaient les hauteurs du côté de la Saône et du côté du
Rhône ou qui s'avançaient dans la plaine de Sathonay. Le
récit de ces combats m'a été fait par un de ces jeunes soldats,
qui devint officiel' dans l'armée de Moreau.

   Ce fut dans cet état de chose qu'une levée pour secourir
les Lyonnais se préparait au cœur du Forez. Dans cette
contrée de vieille et fidèle noblesse, les fortunes furent à la
disposition des dévouements. Mon grand-père Jean-Pierre
Chappuis de Maubou, ancien capitaine de cavalerie, non
content d'offrir ses épargnes, engagea ses terres. M. de la
Roche-Négly, revenu secrètement de l'émigration sous le
nom de Rimbert, avait prévu les efforts qui allaient être
indispensables. Mon grand-oncle s'associa à Rimbert pour
réunir en faisceau l'élite des Foréziens. L'entreprise était
difficile: Couthon et Javogues soulevaient les campagnes, il
fallait se frayer un passage. Quelques pièces de canons for-
maient la petite artillerie dont M,, de Chappuis avait le
commandement ; son cousin M. du Rozier, capitaine de
dragons, avait la direction de la cavalerie, mon grand-père
était sous ses ordres. On leur dut le succès de Salvizinet,
où malgré le nombre et l'avantage de la position, cinq à
six mille paysans, commandés par des chefs expérimentés
et soutenus par un détachement de la brigade du général
Nicolas, furent mis en déroute. Au fort de la mêlée, un de
 ces actes de sang-froid et de gaieté dans le péril qui caracté-
risent les braves signala mon grand-oncle. Au moment où
les paysans mis en déroute fuyaient de tous les côtés, un
de leurs chefs, sans doute furieux de leur défaite, se préci-