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D'UN MUSÉE HISTORIQUE A LYON 4^5 Tel est le résultat que produirait un musée exclusi- vement lyonnais, où serait rassemblé tout ce qui se rapporterait à l'histoire locale, quelle qu'en fût du reste la valeur intrinsèque et même artistique : bois et pierres sculptés, bronzes, cuivres, fer ouvragé, marbre, albâtre, débris de construction, étoffes, cuirs, meubles, gravures, dessins, poteries, verreries, émaux, orfèvreries, ivoires, jusqu'aux ustensiles les plus modestes servant aux divers usages de l'homme. En entrant dans un pareil musée, on se verrait reporté aux précédentes époques de notre vieille cité, et on aurait l'illusion de l'ancienne vie et des anciens usages lyonnais, en même temps qu'on pourrait étudier les différentes méthodes de travail de nos artistes et de nos artisans d'autrefois. En un mot, ce seïait l'histoire concrète et vivante de Lyon et de ses habitants, à toutes les époques de son existence, véritable leçon de choses qui nous en apprendrait plus long que les livres et dissiperait bien des difficultés. Il me semble que dans un tel musée, l'ou- vrier prendrait plus d'intérêt que dans tout autre, parce qu'au lieu d'y voir exposées les œuvres de peuples anciens ou étrangers dont il ne connaît guère que le nom, il y verrait les travaux de ses propres ancêtres ; tout lui parle- rait de son pays, en même temps que tout lui en apprendrait l'histoire (2). (2) Pour faciliter la création de ce musée, il faudrait encourager les Ouvriers, par la perspective d'une récompense, à conserver tous les objets qu'ils mettent au jour dans les fouilles qu'ils font pour le compte de la ville ou des particuliers. Dans ce but le Conseil municipal devrait mettre chaque année, à la disposition des Conservateurs du Musée, une somme modique, pour acheter sur-le-champ tout ce qui aurait un intérêt historique ou archéologique. Ce serait un moyen très efficace d'empêcher la perte d'une quantité de petits objets anciens que l'on 2 N° 5.— 'Novembre 1892. 3