page suivante »
34° ÉTUDES SUR QUELQUES ANNEES d'un ministre qui savait se rendre chaque jour plus néces- saire, Louis convoqua un conseil dans lequel on mit en délibération ce qu'il y avait à faire. Richelieu, dans ses mé- moires nous a conservé le détail de tout ce qui fut dit et fait dans ce conseil dont il dirigea les délibérations avec son ordinaire habileté. On y décida l'arrestation de Marie de Médicis, ce qui fut exécuté à Compiègne le 23 février 1631. On ne peut pas blâmer Richelieu d'avoir mis fin de la sorte à un conflit dangereux pour la sûreté de l'État. Cer- tainement Marie de Médicis n'avait pas ses vues élevées, et le gouvernement de Richelieu était un bien pour la France ; tout en poursuivant, en effet, l'éclat de la fortune et les jouissances de pouvoir pour lui-même, il savait préparer avec un égal soin la grandeur de son pays, auquel il rendait d'autre part un signalé service en le débarrassant des brouil- lons qui s'agitaient autour de Gaston d'Orléans. Mais il est certain cependant que le ministre fut dans sa défense d'une violence qui alla jusqu'à l'injustice, car la reine-mère fut pour toujours retenue hors de France, et Marillac paya de sa tête son dévouement pour elle. Les raisons sur lesquelles est échafaudé son procès n'ont rien de sérieux ; sa mort est le fruit d'une vengeance et non d'une justice. On pouvait, à cette époque, être un très honnête homme, bon français, homme de cœur et d'honneur, et prendre parti contre le tout-Puissant ministre en croyant bien faire. Il était permis de dire, comme le fit plus tard le Père Caussin, confesseur du roi, que si la reine-mère avait eu des torts, encore était-elle mère du roi, qui ne devait pas la repousser quand elle ne demandait qu'à se jeter dans ses bras. Que le roi donnait à ses peuples un déplorable exemple par ses mésintelligences perpétuelles avec sa femme, avec