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PHILIPPINE WELSER I87 séparé d'elle. Quand il fut question de l'élire au trône de Pologne, les ambassadeurs tyroliens parlèrent aux Polonais de la ferme résolution de leur seigneur d'emmener sa femme avec lui dans le royaume « vu que lorsque Son Altesse princière souffre de la gravelle ou éprouve de la faiblesse, Sa Grâce (Philippine) la sert assidûment. » L'ar- chiduc ayant eu une indisposition pendant sa seconde expédition de Hongrie, revint promptement à Ambras pour se faire soigner par elle. Lorsqu'il se rendit 'à Spire, en 1570, elle l'accompagna jusqu'à Gûnzbourg, sur les bords du Danube (1). En 1571, ils se rendirent tous les deux aux bains de Carlsbad en Bohême, y burent et s'y baignèrent. En 1574, ils voyagèrent avec une suite plus nombreuse qu'à l'ordinaire, parce que Ferdinand se proposait de faire une visite à la Cour de Saxe à Dresde. Le cortège de l'ar- chiduc comptait alors cent vingt-deux, et celui de Philip- pine trente personnes. En 1577, ils visitèrent l'Autriche antérieure (2). Ferdinand se montra toujours reconnaissant envers Philippine. Outre la dot de 15,000 thalers qu'il lui avait constituée en 1557 et la riche pension qu'il lui servait, il lui fit en immeubles des présents vraiment princiers. Sa première donation fut celle du château d'Ambras. Ferdinand l'avait acheté en 1563, dès que son père lui eut destiné le Tyrol, et il y résida depuis volontiers. Ce château, alors sans grande apparence, devint, au bout de peu d'années, le centre d'une terre importante, et l'une des plus belles résidences de l'Allemagne. (1) Rive droite, à l'est d'Ulra. (2) HlRN, II, 331.