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                       PHILIPPINE WELSER                    I 17

gnée d'une suite nombreuse, alla visiter elle-même, dans la
soirée, les deux prisonniers. Son entrée, dit un chroni-
queur, fut comme une apparition angélique. Elle demanda
aux deux Frères s'ils avaient quelque désir à lui exprimer.
Ils la prièrent de leur obtenir l'autorisation de passer en-
semble les fêtes de Pâques; ils rappelaient que c'était un
ancien usage chez les Juifs que le souverain, à la demande
du peuple, délivrât alors un prisonnier. Philippine, après
les avoir écoutés avec bienveillance, alla rejoindre l'archi-
duc à Prague.
   Le vendredi saint, Sternberg reçut de l'archiduc l'ordre
de faire sortir les deux Frères de leur prison, le matin du
jour de Pâques, moyennant la promesse qu'ils ne cherche-
raient pas à s'évader. Devançant le jour fixé, Sternberg fit
ouvrir leurs portes le lendemain. Augusta et Bilek ne
s'étaient pas revus depuis douze ans, si étroite avait été leur
captivité. Le jour de Pâques, ils assistèrent à la messe et au
sermon, dans la chapelle du château.
    Le lundi qui suivit le troisième dimanche après Pâques,
Ferdinand et Philippine revinrent à Burglitz. Comme l'ar-
chiduc se promenait sur la terrasse entouré de ses enfants,
il daigna, dit son historien, jeter les yeux sur les prisonniers
et leur témoigner quelque sympathie. Philippine et sa suite
en profitèrent pour demander leur liberté. Ils ne furent
cependant pas immédiatement relâchés. Conduits à Prague,
on leur donna, de nouveau, le choix entre le catholicisme et
l'utraquisme. Bilek embrassa l'utraquisme et fut le premier
relâché (25 juillet 1561) (17). Quant à Augusta, qui avait
été ramené à Burglitz, faute de s'être encore entendu avec le
Consistoire, l'empereur Ferdinand le rendit à la liberté trois


  (17) GlNDELY. I. 437 et S. HlRN. I. 325.