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438              D'UN MUSÉE HISTORIQUE A LYON

   Les entrepreneurs de travaux eux-mêmes, qui sont les
mieux placés pour taire des découvertes nouvelles impor-
tantes, séduits par cette publicité ingénieuse, n'hésiteraient
pas à surveiller les trouvailles de leurs ouvriers et à en faire
profiter le nouveau musée. J'ai eu plusieurs preuves que
que presque tous sont toujours disposés à seconder les
recherches des archéologues et que, s'ils ne s'occupent pas
davantage à découvrir et à conserver les objets anciens ou
curieux qu'ils peuvent rencontrer dans leurs travaux, c'est
qu'ils n'y sont pas assez encouragés, et que les amateurs ne
se mettent pas suffisamment en relation avec eux.
   L'entreprise ainsi lancée (9), acquerrait bientôt les sym-
pathies de tous les hommes intelligents, et l'Administration
elle-même, si elle n'avait pas voulu prendre les devants, se
verrait contrainte de suivre le courant. Elle comprendrait
que c'est pour elle un devoir et un honneur de lui donner
son appui : et dès lors l'avenir serait assuré.

  L'article précédent était presque achevé, quand il m'est
tombé sous la main un article publié autrefois dans la Revue
du Lyonnais, qui fortifie singulièrement ma conclusion
précédente. Dès 1874, M. Niepce préconisait l'ouverture
d'un musée archéologique à Lyon. J'ai été heureux de voir


   (9) Je signalerai ici une autre entreprise à l'initiative des conseillers
municipaux et au dévouement des amateurs ; c'est la recherche dans le
lit du Rhône, à la hauteur de la Faculté de médecine, des pierres à
inscriptions antiques qui y sont réunies en assez grand nombre. L'Admi-
nistration pourrait employer dans ce but le bateau-cloche du service
spécial du Rhône. Il est étonnant que dans une ville comme Lyon, oii
il y a tant de grandes fortunes, il ne se trouve pas un Mécène, ami des
lettres et des arts, qui se fasse gloire de laisser son nom à une pareille
œuvre et à d'autres de ce genre.