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436 D'UN MUSÉE HISTORIQUE A LYOM rables,pourraientêtre justementfières,et dans lequel ceux qui s'occupent de l'histoire du pays sont toujours sûrs de trouver d'utiles renseignements avec un accueil des plus bienveil- lants. Du reste, pas de directeur, ni de conservateur large- ment payés : le fondateur a gardé gratuitement pour lui toutes ces fonctions; et aux mêmes conditions son succes- seur est déjà tout trouvé (8). Le public a appris à connaître le chemin d'un musée si utile quoique peu coûteux, où il se plaît à aller le jeudi et le dimanche, et où il s'instruit des usages et des manières de vivre de ses ancêtres ; et cet avantage lui est assuré grâce à l'esprit d'initiative et au goût pour l'archéologie d'un seul homme. Est-ce qu'un archéologue aussi dévoué et aussi désin- téressé ne se rencontrerait pas dans une ville telle que Lyon où les amateurs abondent? Ce n'est peut-être pas dans le caractère lyonnais de faire des avances et de se multiplier au dehors. Non pas qu'on recule devant le travail dans notre ville ; l'esprit d'entreprise n'y est pas rare, au contraire ; mais on n'aime guère à se répandre dans un cercle trop étendu de connaissances. Un petit nombre de relations choisies, ou déterminées par les circonstances, suffit à satis- faire lé besoin de sociabilité du Lyonnais; tandis que la fondation d'un musée exigerait des démarches fréquentes (8) Ce qui ne les empêche pas de rechercher avec la plus grande activité tout objet, si minime soit-il, qui possède quelque intérêt histo- rique ou archéologique. C'est plaisir à un amateur de voir le zèle avec lequel le collaborateur du fondateur parcourt presque chaque jour tous les chantiers de démolition de vieilles maisons, ou les fouilles faites par la voirie,|pour recueillir tous les objets anciens,qu'il achète à peu de frais ou se fait donner par les propriétaires. Rien n'échappe à sa vigilance. Combien de villes soucieuses de leurs anciens souvenirs, pourraient sou- haiter d'avoir à la tête de leur musée un homme aussi entreprenant.