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                  DU RÈGNE DE LOUIS XIII                  4II

par la corde d'avoir mené à bien une si belle besogne,
c'est tout ce que méritaient ses nombreux méfaits ; mais
pour la gloire de Richelieu, mieux eût valu le témoignage
d'un honnête homme. Chavagnac, qui de son vrai nom
s'appelait Biaise Rouffet, fut condamné à mort par le Par-
lement de Metz, le 10 mai 1634, pour supposition de nom,
conspiration contre le cardinal et pour meurtre d'un
maître de poste de Lyon, ce dernier crime parfaitement
prouvé. Le 7 juillet suivant, le Père de Chanteloube fut
condamné à être rompu et brisé vif, s'il pouvait être
appréhendé. C'était la réponse à sa lettre.
    La reine ne se découragea point et fit encore une
demande d'accommodement par l'entremise d'un nommé
Chantemèle, sans plus de succès.
    En regard de ce dur traitement vient se placer la négo-
ciation qui eut lieu avec Gaston d'Orléans en septembre de
la même année.
    On lui accorda abolition générale pour tous ceux qui
l'avaient suivi et servi depuis sa première sortie du royaume,
 de quelque qualité et condition qu'ils fussent, excepté pour
 quelques-uns déjà délaissés par Monsieur dans de précé-
 dents accords. Puylaurens, l'instigateur de toutes ses
 frasques, obtint le gouvernement du Bourbonnais, la capi-
 tainerie de la ville de Moulins, et on lui promit de payer en
 son nom le duché d'Aiguillon quinze jours après le retour
 de son maître en France. Le duc y pénétra par la Capelle
 le 9 octobre et arriva le 11 à Soissons, où Louis XIII le fit
 recevoir par Bouthillier, secrétaire d'État, qui lui portait
 cinquante mille écus comme don de bienvenue. Il est vrai
 de dire que Gaston était encore à ce moment l'héritier pré-
 somptif de la couronne.
    Lorsque le duc d'Orléans et son ami Puylaurens furent