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LES 354 CONFESSIONS DE Mme ARTHUS leur bonheur à venir ne dépend nullement, à mon sens, de quelques milliers de francs, plus ou moins, à partager un jour entre eux. Mais il faut que le second père que vous leur choisirez n'apporte pas une charge gratuite avec sa per- sonne et que son aide morale, au contraire, vous soit d'un utile secours pour leur éducation et plus tard pour leur éta- blissement. — Voilà , dit la jeune femme, voilà justement le point où j'attendais votre avis. Me remarier, vingt personnes me l'ont conseillé, tandis que d'autres se récriaient, en invo- quant le tort que je ferais à mes enfants. Cette considéra- tion se dressait devant mes yeux comme un remords anti- cipé. Vous savez si j'aime ma Louisette et mon Jean, mon roi! —; Vous pouvez, Madame, rassurer votre conscience : les exemples abondent de familles où la présence d'un second papa a été un véritable bonheur pour des orphelins. Mais, puisque vous m'avez fait l'honneur de me prendre pour confident, il faut aller jusqu'au bout; vous me devez encore un aveu. — Lequel? répond-elle, surprise mais non troublée. — Ce papa numéro deux est sans doute désigné, et si je suis bon devin, notre conversation n'a été qu'un préam- bule pour me demander conseil sur le choix que vous avez fait. — Vous vous trompez complètement, monsieur le devin. Je n'aperçois pas, même de loin, le mortel en ques- tion. — C'est bien étrange, permettez-moi de vous le dire. Ainsi, comme on dirait au Parlement, la discussion a roulé uniquement sur une question de principe, sans qu'il s'y mêlât aucune question de personne ?