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204 PHILIPPINE WELSER Le château d'Ambras, si brillant pendant la vie de Philippine, fut délaissé après sa mort. Devenu un simple musée, il fut dépouillé peu à peu de ses richesses, en der- nier lieu par Napoléon I er . L'empereur d'Autriche, François- Joseph, Fa fait réparer, mais sans lui rendre son ancienne splendeur. Ferdinand mourut quatorze ans après Philippine, le 24 janvier 1594. Rapprochons, en finissant, son portrait de celui de Philippine. Il était de taille plutôt petite que moyenne. Bien fait, mais un peu épais, il devint de plus en plus gros avec l'âge. Ses cheveux étaient d'un rouge clair, qui devint foncé plus tard. Il portait toute la barbe, au lieu de la simple moustache espagnole alors à la mode. Il avait le visage ovale, le nez long et régulier, le front élevé mais étroit. Ses lèvres, assez épaisses, rappelaient celles des Habsbourg. Son visage avait une apparence sereine et joviale ; tout, dans sa personne, annonçait l'homme du monde. Ressemblant beaucoup à sa mère pendant sa jeu- nesse, il eut plus tard les traits et la tournure de son père. Il avait l'air militaire et aimait le métier des armes, les exercices violents, entre autres la chasse et tout ce qui développe la vigueur du corps ; soldat avant tout, il dédai- gnait l'étiquette. , Comme souverain, il eut pour ses sujets une certaine dureté. Défiant et opiniâtre, il cherchait à inspirer plutôt la crainte que l'estime. Les Bohémiens qu'il gouverna pen- dant vingt ans le respectèrent sans l'aimer. S'il s'était montré sévère à leur égard, il n'avait fait que leur appliquer la loi; ils rendirent hommage à sa dignité morale, ils l'avaient craint sans le haïr. Bien qu'il aimât la guerre, il vécut en paix avec ses voi- sins. Catholique sincère, il maintint intacte dans ses États