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PHILIPPINE WELSER I97 Philippine était une femme d'une belle prestance, d'une taille au-dessus de la moyenne. Elle n'avait rien de cette apparence molle et maladive que la poésie et la légende lui ont donnée plus tard, et que la peinture a essayé de consa- crer. Elle avait un profil grec, le front élevé, le nez fin, avec des narines légèrement relevées, la bouche plutôt petite que moyenne, le menton un peu pointu. Le carac- tère général de sa personne, comme nous le montre un portrait fait dans les dernières années de sa vie, était plutôt la majesté que la grâce (17). Philippine ne brodait pas seulement avec habileté; elle avait de la force et de l'adresse, savait tendre un arc et atteindre le but. L'étendue de sa culture intellectuelle nous est malheureusement peu connue ; elle ne semble pas avoir dépassé celle que pouvait posséder la fille d'un patricien de son temps. En dehors de la langue allemande, elle ne con- naissait que le tchèque. Ce fut peut-être l'intérêt que lui inspirait l'art culinaire qui lui fit étudier la pharmacie. Des traités de botanique et ses relations fréquentes avec des médecins lui permirent de soulager de nombreux ma- lades. Si elle ne fit pas naître en Ferdinand le goût qu'il avait déjà pour les arts, elle le partagea certainement. Sa vive piété, de même que sa noble commisération pour les mal- heureux sont attestés par toute sa vie. Son livre de prières existe encore. Écrit d'une main ferme et régulière, il est agréablement encadré par des représentations de fleurs et d'animaux. Presque chaque prière commence par des ini- tiales dorées et ornées de petites figures qui en rappellent symboliquement le texte. Au lieu d'un titre, le livre nous (17) HlRN. II, 342. N° 5. — Septembre 1892.