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                         PHILIPPINE WELSER                189

28,000 florins, sans compter sa pension qui devait être
continuée. Il priait instamment ses frères, pour le cas où il
mourrait le premier, de maintenir sa femme et ses enfants
dans toutes leurs possessions, afin qu'elle ne fût pas obligée
de se retirer auprès de parents ou d'étrangers qui, ne
connaissant pas son mariage, pourraient peut-être la mal-
traiter.
    Aussi longtemps que Philippine demeura en Bohême, le
cercle habituel de sa société ne s'étendit guère au-delà des
personnes de sa plus proche parenté, lesWelser, les Loxan,
les Sternberg. Mais dès qu'elle eut pris possession de la
belle résidence d'Ambras, elle tint une véritable Cour.
Quatre-vingt-quinze personnes mangeaient tous les jours au
château; on y organisait souvent des tournois et des tirs;
on faisait tous les dimanches de la musique dans la cha-
pelle (6). Il en résulta des dépenses si considérables, que le
 trésorier de l'archiduc (7) eut à s'occuper de la question
 de savoir s'il ne serait pas possible de les diminuer (8).
   Philippine ne cessa jamais d'entretenir un commerce de
lettres avec ses parents et avec les habitants de sa ville
natale. Chose rare, son élévation ne lui avait pas fait oublier
son humble origine.
   La noblesse de Tyrol ne se tint pas éloignée de sa Cour.
Jacques de Payrsberg rappelle, dans son journal, mainte
heure joyeuse passée à Ambras. Il raconte qu'il prit part, le
 13 juillet 1570, à un tir à l'arbalète pour lequel on avait
donné deux prix : une coupe et un anneau. Les seigneurs,
peut-être plus galants que maladroits, y furent vaincus par


  (6) HIRN. II. 440-44.8.
  (7) HIRN. II.   354.
   (8) En 1574.