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l6o NAPLES EN 1792 nommé vicaire à Chambost-Longessaigne (Rhône), puis à Rillieu (Ain), d'où il s'exila (août 1792), en Italie. C'est à ce moment que commence le récit de son émigration, récit présenté avec précision et simplicité. Ayant habité Naples pendant six ans, l'abbé Duc a pu résumer fidèlement en quelques pages les traits essentiels de la cité, rappeler son golfe, son climat, ses riches cultures, indiquer ses principaux monuments, dire les mœurs de ses habitants. Certes, il y a loin de cette sobre relation aux pages exquises d'un psychologue délicat, comme Bourget dans les Sensa- tions d'Italie, à l'œuvre puissante d'un observateur comme Taine dans l'Italie et la Vie italienne. Mais le tableau en raccourci de l'abbé Duc, pour n'être pas chargé de cou- leurs et d'ornements, n'en présente pas moins une descrip- tion exacte de la ville, dont un séjour de six ans lui avait donné une connaissance complète. De retour en France, M. Duc fut nommé curé de Val- sonne, dans les montagnes de Tarare, en 1809. Il y mourut en 1841 (1). L. DUPLAIN. Je suis parti de Lyon au mois d'aoust 1792, sans passe- ports, sans autres habits que ceux que j'avais sur le corps, j'ai pris la route de la Savoye. Arrivé à la Verpillière, la sen- tinelle nationale nous demanda nos passeports; l'officier de garde, qui ne savait pas lire, nous laissa passer au (1) Le manuscrit laissé par l'abbé Duc appartient aujourd'hui à M. Joanny Deprele, de Valsonne.