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             1-PISODES DU SIEGE DE LYON EN I 7 9 3                 145

d'armes, dans la cour de la maison dite de la Claire; on
savait qu'il n'y aurait de quartier pour personne, il ne restait
que le hasard d'une périlleuse évasion.
   Au milieu de la nuit qui devait précéder la terrible journée,
M. de Maubou était au rendez-vous à cheval avec son frère;
ils avaient été inséparables aux heures du danger, il leur
était réservé de donner une preuve suprême de cette affec-
tion fraternelle qui perce à chaque page de leur correspon-
dance. L'un et l'autre faisaient partie de l'avant-garde
commandée par le général Rimbert. Préey et les autres
officiers les suivaient de près. M. de Chappuis, accablé de
fatigue, ne puisant ses forces que dans son courage, ne
peut supporter la rapidité de la course, en traversant le
faubourg de Vaise, il tombe de cheval. La colonne ralentit
son pas et veut l'attendre; il la supplie de chercher le salut
dans la fuite. M. de Maubou se dévoue à la destinée de son
frère, et malgré les protestations de ce dernier, ils se
retirent ensemble dans une maison voisine où ils sont arrêtés
à l'aube du jour.
    On connaissait les talents militaires du colonel Chappuis;
sa réputation dans l'armée était établie. Les représentants
du peuple, commissaires à l'armée de Lyon, avaient ordre
de le sauver. On lui offrit la vie ainsi qu'à son frère et à sa
belle-sœur qui venait d'être arrêtée au château de la Salle,
s'il consentait à accepter un commandement dans les armées
de la Convention. Il rejeta une première proposition avec
dédain ; son frère fut la première victime, il tombait aux
Brotteaux, le 15 octobre (6). On espérait l'ébranler au


  (6) Extrait des minutes de la Commission militaire déposées au greffe
de la Cour Royale de Lyon.
  Appert que, par jugement rendu par ladite Commission militaire, le