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14e ÉPISODES DU SIÈGE DE LYON EN I793 spectacle du sang des siens afin d'épargner celui qui était encore à répandre. L'offre fut renouvelée pour les jours de Mme de Maubou et de son second frère M. de Chappuis de Saint-Julien, ancien lieutenant-colonel au régiment d'Orléans, qui venait d'être arrêté à Bourg-Argental, mais sa réponse rapportée dans la Biographie de Michaud fut aussi énergique : « Je ne me suis battu et je ne puis me battre que pour mon Dieu et mon roi. » Alors il fut com- pris dans le convoi qui partait pour la mitraillade des Brotteaux, le 24 octobre. Rien de plus sinistre que ces terribles exécutions, qui resteront sans exemple dans l'histoire. A l'endroit où s'élève aujourd'hui le monument expiatoire des victi- mes du siège, s'étendaient de vastes terrains souvent sub- mergés par les inondations du Rhône. Le sol en a été détrempé par le sang plus que dans n'importe quel lieu du monde. Le nombre des victimes était arrêté d'avance pour chaque exécution. L'appel dans les prisons en remplissait les cadres, car les proconsuls avaient une cruauté bureaucratique dans ce qu'ils appelaient leurs devoirs envers la nation. Le bourreau, le geôlier étaient quinze octobre mil sept cent quatre-vingt-treize, Jean-Pierre Chapui dit Maubou, prévenu d'avoir servi dans l'armée des rebelles en qualité de capitaine de chasseurs à cheval, était noble et ci-devant décoré de la Croix de Saint-Louis, a été condamné à la peine de mort et à la confis- cation de ses biens. Extrait collationné délivré conforme. VINCENT, commis-greffier. Nous, président à la Cour Royale, certifions la signature du sieur Vincent et la qualité par lui prise, en foi de quoi nous avons fait apposer le sceau de la Cour et avons signé. Lyon le 7 mars 1817. THIÉXOT.