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122 SOCIÉTÉS SAVANTES Quant au lavage des rues et des égouts, aucune filtration n'est néces- saire, il suffit de prendre l'eau directement au Rhône, et il est vraiment bien inutile d'amener, à grands frais, d'Annecy, 5 à 600,000 mètres cubes d'eau. L'orateur termine en signalant les raisons qui doivent faire écarter le projet Michaud. — M. Aynard remet sous les yeux de la Compagnie un mémoire qu'il a publié, il y a quelques années déjà , sur cette question. Dans ce travail, l'auteur rappelle que la quantité d'eau que peut fournir la Compagnie est pleinement suffisante. Il n'en est consommé, d'ailleurs, actuellement, que i8,coo mètres cubes pour les usages domestiques. Pour satisfaire à tous les besoins, l'orateur propose la création d'une double canalisation, l'une servant aux eaux filtrées, et l'autre au lavage des rues et des égouts. Les dépenses qu'exi- gerait cette double canalisation seraient bien moins onéreuses que celles que nécessitent tous les autres projets. — M. Delore déclare partager l'avis de M. Léger au sujet des analyses dont il a présente le tableau. Néanmoins, malgré le perfectionnement que l'on a donné aux procédés de filtration, ces procédés étant sujets à des altérations et à des dérangements, il persiste à accorder sa préférence aux eaux de sources, filtrées naturellement dans les profondeurs du sol. Séance du 10 mai 1892. — Présidence de M. Glénard. Hommages faits à l'Académie : par M. H. Mollière : Rapport sur le service médical du Dispensaire pendant Vannée 1891; par M. Bleton : Lyon-Salon, Revue illustrée du Salon de 1892. — M. Charvériat communique une notice sur les maladies épidémiques qui ont régné en Allemagne, pendant la première moitié du XVIIe siècle, d'après [un livre publié récemment par un médecin bavarois. D'après ce récit, la peste débuta, en 1620, dans l'armée austro-bavaroise; elle atteignit aussi l'armée espagnole. Le cours de la maladie, dont l'historien décrit les symptômes, est rapide, car généralement, le malade meurt au bout de cinq jours. La propa- gation de l'épidémie d'un pays dans un autre est rapide aussi. En 1632, le tiers des belligérants, rassemblés sous les murs de Nuremberg, en est atteint et en meurt. L'année suivante, la peste ravage la Silésie ; en 1640, elle se répand à Vienne, dans le Tyrol et jusque dans l'Enga- dine. Le peuple en attribue la cause à la malveillance, les savants, au contraire, à des animalcules invisibles, nos microbes actuels. Mais le plus souvent, elle se propage dans les nombreuses agglomérations d'hommes ; lès paysans, chassés de leurs demeures par la guerre,