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                     PHILIPPINE WELSER                    III

 dans le secret, et voici à quelle occasion. L'archiduc ne
 pouvant laisser à ses fils aucun droit de souveraineté sur
les États qu'il avait reçus de son père et dont ils étaient
exclus par leur naissance, montrait d'autant plus de solli-
 citude pour leur faire obtenir des charges importantes et
lucratives. Comme il destinait l'aîné, André, à l'état ecclé-
siastique, il ouvrit des négociations avec la Cour de Rome
pour le faire élever au cardinalat. On lui objecta, non pas
son âge, bien qu'il n'eut encore que quinze ans, mais l'illé-
gitimité de sa naissance. Ferdinand dut alors prouver
qu'André était un enfant légitime. Il envoya, en consé-
quence, au Saint-Siège, une déclaration rédigée par lui et
par Philippine et confirmée par Cavaleri, attestant qu'ils
s'étaient valablement épousés, et que leur mariage avait été
béni par l'Église. Grégoire XIII répondit que ce document
était trop insuffisant pour pouvoir être présenté au Consis-
toire, et qu'il fallait produire au moins deux témoins dont
l'un devait être le prêtre qui avait officié. Le premier docu-
ment tout imparfait qu'il fût, avait cependant convaincu la
Cour romaine de l'existence du lien conjugal. Ce fut pour
cela que le Pape délia l'archiduc et Philippine du serment
qui les obligeait à tenir leur mariage secret et, comme cette
dispense appartenait à la juridiction papale, elle ne souleva
pas la plus légère objection. Ferdinand la reçut avec recon-
naissance et chercha à combler, autant que possible, les
lacunes de sa première déclaration. Un notaire, Christophe
Ebner, fut appelé, le mardi 7 septembre 1576, au château
d'Ambras en Tyrol où se trouvait alors le couple princier
et, dans un lieu clairement indiqué, à une heure exacte-
ment donnée, en présence de Ferdinand qui tenait Philip-
pine par la main, Wellinger, chancelier de la Cour archi-
ducalc de Tyrol, lut une nouvelle déclaration des époux,