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112                   PHILIPPINE WELSER

affirmant leur mariage. Cette déclaration, presque en tout
semblable à la première, en différait seulement en ce que
Catherine de Loxan, tante de Philippine, la signa comme
second témoin, après Cavaleri. Elle attestait que tout ce
que l'écrit contenait était vrai, et qu'elle avait tout vu elle-
même. Le notaire Ebner dressa aussitôt, sur cette déclara-
tion, un acte que le chancelier Wellinger et Biaise Kuen,
conseiller privé et président de la Trésorerie, complétèrent
en le signant comme témoins instrumentales.
    En envoyant cet acte au Pape, Ferdinand chargea Spo-
reno, son ambassadeur à Rome, d'y ajouter, au besoin, des
observations verbales. Il devait déclarer que, dans une
cause qui s'appuyait sur la pure vérité, on pouvait d'autant
moins réclamer un nouveau témoignage, que l'un des té-
moins signataires de l'acte était le prêtre même qui avait
célébré le mariage. Il fallait aussi considérer que les époux
déclaraient vivre et vouloir vivre maritalement jusqu'à ce
que la mort les séparât; que pendant de nombreuses années
l'existence du mariage n'avait jamais été contestée; que les
empereurs Ferdinand et Maximilien et l'archiduc Charles
de Styrie avaient, en différentes occasions, reconnu cette
existence et désigné Philippine comme étant la femme
légitime de l'archiduc. On ne devrait jamais exiger, en
aucun cas, une nouvelle bénédiction nuptiale, ou quoi que
ce fût qui pourrait porter atteinte à l'honneur de la femme
et des enfants. Enfin, si la Cour papale élevait de nouvelles
difficultés, l'ambassadeur devait déclarer formellement que
l'archiduc était décidé à n'y pas répondre et à remettre
toute l'affaire entre les mains de Dieu. Ce cas, d'ailleurs, ne
se présenta pas, et on n'eut plus désormais à Rome aucun
doute sur la célébration du mariage et sur sa validité.
   Les moeurs de l'archiduc n'avaient pas été irréprochables