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D'UNE FAMILLE BOURGEOISE 79 par mois. On ne nous fait pas connaître, il est vrai, le nombre de leçons que le mois comprenait. Mais sur d'autres points, nous avons des renseignements plus précis. Une rétri- bution de 24 sous est payée à la maîtresse d'école chargée d'apprendre à lire au petit garçon du rédacteur de notre livre de raison. Quant aux religieuses, auxquelles est confiée l'éducation de ses deux jeunes filles, elles reçoivent d'abord 30 sous, puis 2 livres par mois, à mesure du progrès de leurs élèves. Viennent ensuite les dépenses que nécessitent les soins donnés à la santé des divers membres de la famille. Il est payé 12 sous au chirurgien barbier, pour une saignée faite à la dame Bienvenu. Nous avons aussi le compte du médecin, qui nous apprend qu'il lui était payé la somme de ro sous pour chaque visite, pendant que le chiffre des fournitures faites par l'apothicaire s'élève à 5 livres 15 sous. D'où il faut conclure que c'est peut-être dans les professions libé- rales que les salaires ont subi l'augmentation la plus élevée. Arrivons maintenant aux prix des choses les plus usuelles. Or, c'est ici, en tenant compte de l'abaissement de la puis- sance de l'argent, que nous trouvons le moins de chan- gement. Ainsi, à cette époque, une livre de sucre coûte 15 sous 6 deniers, et 17 sous au plus, ce qui est exactement le prix payé, il y a quelques années, avant la suppression de l'impôt établi sur le sucre, Le prix du savon, qui était de 6 sous 3 deniers en 1764, s'élève à 8 sous, et même à 8 sous 6 deniers l'année sui- vante. Ce qui est presque le prix d'aujourd'hui. L'huile de noix, assez abondante autrefois, et dont il était fait un usage constant pour l'éclairage, coûte 6 sous