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8o LE LIVRE DE RAISON
6 deniers la livre, pendant que l'huile d'olive est vendue
7 sous. Le prix d'un cent de bouchons varie de n Ã
ï6 sous; une pièce de vin, que messire Bienvenu fait venir
de Limony, localité du canton actuel de Serrières, lui
coûte, les droits compris, 43 livres, ce qui était à peu près
le prix payé, il y a 40 ans. Enfin, il est telle de ces dépenses
qui n'a subi aucune variation. Ainsi, un cent d'échalas
en bois de châtaignier coûte, à cette époque, 3 livres, ce
qui est à peu près le prix actuel.
Mais, comme nous l'avons dit, il est certaines dépenses
qui ont subi, en sens inverse, l'effet du progrès de l'in-
dustrie. On l'a vu déjà plus haut, pour la valeur du drap,
qui, en 1765, coûtait un prix double de celui qui est payé
aujourd'hui. Mais ce fait se représente pour beaucoup
.d'autres choses. Ainsi, par exemple, Antoine-Esprit Bien-
venu écrit sur son livre de raison, à la date du 24 avril
1766 :
Achepté 200 bouteilles de Givors, compris l'emballage, à raison de
20 livres le cent 40 livres.
Plus pour les droits 2 1 10 sous.
Total 42 1 10 s.
Cette note est l'un des plus anciens documents que nous
possédions sur les premiers temps de l'industrie du verre,
à Givors. Et elle nous apprend, en même temps, que le
fisc, toujours assez peu soucieux des difficultés d'une industrie
naissante, avait frappé ses produits d'une taxe égale au
vingtième de leur valeur.
Au surplus, ce prix ne variait guère, car il figure encore
à deux autres reprises dans notre livre de raison. Aujour-
d'hui, le prix d'un cent de bouteilles ne dépasserait guère
12 à 15 francs. Mais, par cela même, on se demande,