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50                    LES DÉMÊLÉS DE SOULAVIE

au parlement. Eh bien ! je ne le crains pas davantage à ce tribunal qu'à
celui de l'archevêque. Ne me demandez pas comment cela se fait
puisque j'ai été jésuite ; je l'aurais été cent ans, qu'aujourd'hui, et sur-
tout dans une pareille cause, je ne le craindrais pas davantage. Il
suffirait même que le parti philosophique fût soupçonné de s'en mêler
pour que je dusse être tranquille. Au reste, je ne m'endormirai pas.
Mais j'ai tellement fait pour M. Soulavie que ce matin encore Mgr l'ar-
chevêque m'a dit jusqu'à deux fois : « Vous avez fait pour lui tout ce
qu'il était possible de faire » et, à moins de sacrifier la vérité et l'hon-
neur, on ne peut pas en faire davantage. Mais je n'ai pas encore
montré toutes mes armes. Je vous enverrai bientôt l'extrait de ma
deuxième réponse et surtout le triple tableau de Moïse et Soulavie,
Soulavie et la Sorbonne, Soulavie et Soulavie, pièce originale, mais qui
prouvera combien j'avais droit de pousser ma critique plus loin, si je
l'avais voulu. J'ai peu besoin de cette seconde réponse dans l'esprit du
public, ma première a fait ici toute l'impression que je pouvais désirer,
et il s'en faut bien que le mémoire de M. Soulavie lui ait fait honneur.
Il m'en avait annoncé un second particulièrement composé de ma
correspondance. C'était ce que je souhaitais; mais il n'a pas osé jus-
qu'ici faire imprimer mes lettres ; on verrait, en effet, qu'elles ont
toujours été dans le goût de mon mémoire. Quelque parti qu'il prenne,
je vous en prie, tranquillisez-vous, car dans mon procès, vos inquié-
tudes sont la seule peine que j'aie. Ne craignez pas non plus que la
tranquillité de mon esprit m'empêche d'agir ; je ne le fais que plus
librement et en gardant tout le .sang-froid dont j'ai besoin. Tout ce que
je regrette, c'est le temps perdu. Le cardinal de Luynes m'envoya
 encore demander dernièrement mon quatrième volume. L'archevêque
et bien d'autres se fâchent de ce que tout ceci le retarde. J'en suis aussi
fâché qu'eux, mais voilà tout. Je vois M. Soulavie sans haine, sans
 ressentiment, à peu près comme un mal nécessaire ; mais sans m'en
irriter le moins du monde, priant Dieu pour lui bien franchement,
mais à vous dire vrai, n'espérant pas trop être exaucé, car je sais que
 son parti est pris. Il a dit cent fois qu'il lui faut un arrêt. Je crois qu'il
 s'attendait à une autre espèce de renommée qu'à celle qui lui en
 revient ; mais qu'y faire ? Réimprimer les Heiviennes, puisqu'il n'y a pas
 de quoi en fournir aux acheteurs. C'est aussi ce que nous faisons
 actuellement. J'ai supprimé son nom à l'article de la Genèse, j'y ai mis
 une note dont il se contenterait s'il était raisonnable ; j'ai supprimé