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34                LES DÉMÊLÉS DE SOULAVIE

des mœurs sur la prospérité ou la décadence des Empires (2).
C'est en son absence que parut la Genèse selon M. Soulavie,
où ce dernier est dénoncé comme matérialiste et impie, et
où toutes ses idées cosmogoniques et géologiques sont
attaquées avec l'impitoyable verve d'un croyant qui voit
dans les théories du géologue des attaques indirectes et
perfides contre sa foi. L'édition primitive de cet opuscule
est introuvable (3), ce qui n'a rien d'étonnant si, comme
on l'assure, le Garde des sceaux en fit alors détruire tous les
exemplaires ; mais, comme il est reproduit en tète du
second volume des Helviennes, paru en 1784, Soulavie ne
perdit rien pour avoir attendu.

     Voici le début de ce pamphlet :

   i° Au commencement était la terre ;
  2° Or, la terre n'était que de l'eau chaude et du verre fondu,
car le feu dominait dans la formation de notre planète ;
   3 0 Et comme celte eau chaude et ce verre fondu étaient une
mer quarlzeuse, vitreuse, vilrifiable, etc.

   Là où nous ne verrions aujourd'hui qu'une plaisanterie
plus ou moins réussie, il y avait alors quelque chose de plus
grave, vu le régime de la religion d'État et la qualité de
prêtre de Soulavie. Il sautait aux yeux que le premier verset
de cette Genèse, comparé à celui de Moïse, était une dénon-
ciation d'impiété contre lui et équivalait à dire que Soulavie.


   (2) Discours que l'archevêque de Toulouse, Loraénie de Brienne,
l'empêcha de prononcer : il est reproduit dans le tome V de VHistoire
naturelle de la France méridionale.
   (3) Elle n'existe pas à la Bibliothèque nationale.