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AVEC L'ABBÉ DE BARRUEL 33 chapitres « qui n'étaient pas encore publiés et qui ne Font jamais été. » Il fut naturellement très froissé de ce procédé ; car attaquer ce qu'il n'avait pas encore publié, ce qui devait dès lors être considéré comme non existant, lui sembla un abus de confiance. Il faillit s'adresser aux tribu- naux. Peu à peu, cependant, il se calma et finit même, paraît-il, par se réconcilier avec Barruel. Il y eut alors une sorte de trêve, Barruel ayant promis d'atténuer, dans le deuxième volume des Helviennes, ce qu'il avait dit dans le premier. Voici ce qu'il écrivait en 1782 à Soulavie : « Il ne me fallait rien moins que le motif le plus puissant pour m'engager à prévenir mes lecteurs contre un homme dont je reconnaîtrai toujours que les talents et les connais- sances honorent ma patrie. Quant au matérialisme, loin de vous en accuser, je montrerai, par vos propres ouvrages, que vous êtes bien éloigné d'y croire. Les petites haines d'auteur n'ont jamais eu d'accès dans mon cœur, moins encore pour vous que pour tout autre. Aussi s'en faut-il bien que j'aie suivi toutes les impressions qui m'ont été suggérées. J'ai pris le parti de laisser tomber cette petite guerre. Mon intention est même d'insérer quelque chose dans mon second volume, qui puisse diminuer l'impression dont je sais que vous vous plaignez... » Dans une autre lettre, il lui disait : « Je suis bien éloigné de vouloir vous tourner personnellement en ridicule. Je vous estime trop pour cela et je respecte trop l'attachement que vous m'avez témoigné pour les principes religieux. » Les choses se gâtèrent complètement en 1783. Soulavie était parti, au mois de juin, pour aller prononcer, à l'ou- verture des États de Languedoc, son discours de l'Influence N« I. — Juillet 1892. 5