Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                DE SAINT FRANÇOIS-D'ASSISE                13

Grand'Rue, avec quelques maisons éparses çà et là, consti-
tuait la Guillotière. En 1850, il y avait déjà 35,000 âmes.
   Mais l'agglomération lyonnaise et l'affranchissement du
péage des ponts du Rhône furent les deux grandes causes
de la transformation de la rive gauche. Des progrès s'y font
sentir encore, et le mot de M. Vitton, ancien maire de la
Guillotière, pourra devenir un jour une vérité : « Aujour-
d'hui on écrit : à la Guillotière, près de Lyon, un jour on
écrira : à Lyon, près delà Guillotière. »
  Il ne faudrait pas oublier, dans cette énumération trop
rapide, la peste de 1628 et la fondation de l'École vétéri-
naire par Bourgelat, mais l'histoire du couvent de Picpus
nous donnera l'occasion d'en parler.
   Qu'existait-il, jadis, à la Guillotière, au point de vue
religieux ? Outre l'église paroissiale qui était alors située
sur la place de la Croix, et le couvent qui est l'objet de
cette courte étude, il y avait encore la Madeleine, la cha-
pelle de Saint-Lazare, la chapelle d'un petit hôpital et
Notre-Dame de Béchevelin. La Madeleine était une
ancienne chapelle, annexe de l'église paroissiale. Elle était
contiguë au cimetière du même nom. C'était là que se
faisait la fête des brandons. Le premier dimanche de
carême, les Lyonnais se rendaient dans la plaine de la
Madeleine, pour célébrer le retour du printemps; ils cou-
paient des branches vertes auxquelles ils attachaient des
fruits, des gâteaux, etc., et rentraient ainsi ornés dans la
ville. Ce même jour, les cultivateurs parcouraient leurs
vergers avec des torches de paille enflammées, appelées
brandons, pour brûler les nids d'insectes attachés aux arbres,
ou bien ils brûlaient, sur le soir, les branches mortes et
les feuilles sèches en faisant tout autour une joyeuse faran-
dole.— La chapelle de Saint-Lazare avait été bâtie l'an 1203,