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V 8 LE TIERS-ORDRE Lyon était pour le Tiers-Ordre le chef-lieu de la pro- vince de Saint-Louis, roi de France. Outre le couvent de la Guillotière, dont nous allons parler, cette province com- prenait ceux d'Aix en Provence, Beaujeu, Charolles, Che- milly, Digoin, Dijon, Fontaines près de Lyon, Gray, Dôle, Lons-le-Saulnier et Moulins-Engilbert. Le couvent du Tiers-Ordre de Saint-François d'Assise était situé à la Guillotière, là où se trouve maintenant l'hos- pice des Vieillards. Mais auparavant, disons quelques mots de ce quartier, qu'on s'imagine trop facilement ne dater que d'hier. Sans vouloir en faire l'histoire, j'estime cependant qu'il sera bon et intéressant d'en avoir au moins une idée générale. L'origine du nom de Guillotière est très obscure; à force de vouloir apporter des éclaircissements à cette première question, on a fini par l'embrouiller tellement qu'on n'y voit plus rien. Je me contente d'exposer les opinions. Les uns veulent que ce nom dérive de Guy Vhostière, l'hostière en ancien romain, voulant dire hôtel ou hôtellerie; ce qui revient à dire hôtel du Gui. Et voici l'explication : les Druides partaient jadis de l'Ile-Barbe pour aller chercher dans les forêts du Dauphiné le gui sacré. Après l'avoir trouvé, ils l'apportaient dans un temple situé sur le bord du Rhône, en attendant que les préparatifs de sa réception fussent terminés. — Ménestrier assure que les anciens titres donnent le nom de Grillolière, à cause de la multitude de grillets qu'on y trouvait. — Paradin retient aussi ce mot de Grillolière et l'explique par les grillets et sonnettes de mulets de voitures qu'on y entend constamment.— Beaulieudit qu'un moine d'Ainay, nommé l'Agrillotier, céda en 1350 à son monastère le mandement de Béchevelin. — Bunel prétend qu'il y avait, à l'entrée du faubourg, une grange où son