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                         NÉCROLOGIE.                       44b

celles de Londres, comme celles de Paris, comme celles de
Trévoux, ou même mieux.
   11 savait les noms de famille les plus • répandus dans
chaque pays ; à votre nom il indiquait votre patrie ; quand
des livres nouveaux ou des voyageurs lui annonçaient quel-
ques mutations dans les villes ou dans les monuments de
l'univers ; quand, après quelque opposition, il ne pouvait
plus en douter, il les notait à la main dans ses ouvrages et
sur ses cartes.
   La passion de M. Jolibois pour la géographie était domi-
nante, mais non exclusive ; il cultivait toutes les connais-
sances qui ressortent de la mémoire ; il lisait et comprenait
plusieurs langues vivantes étrangères : l'italien, l'espagnol,
l'anglais et l'allemand. Il a fait en français des traductions
de l'Anglais protestant Prescott et de l'Allemand converti
Stolberg.
    Je ne parle pas des langues anciennes et savantes, comme
le celtique, où M. Jolibois avait consumé bien des jours et
 des nuits pour trouver des étymologies souvent ingénieuses,
 mais qui ont quelquefois paru au vulgaire et à d'autres
 savants, systématiques et arbitraires. Il a envoyé quelques
 articles à des Revues savantes ; il a écrit l'histoire de la
 ville et du canton de Trévoux, quelques dissertations qui
 portent l'empreinte de vastes connaissances sur l'Atlantide,
 sur les fêtes, les usages et les monuments païens, conservés
 et sanctifiés par la religion chrétienne. Sa dernière disserta-
 tion sur les anciens habitants du Mexique, il la lisait vers la
 fin de 1874, à Lyon, dans une réunion de savants et de géo-
 graphes, aux applaudissements de la docte compagnie.
    On ne peut pas parler de M. Jolibois sans dire un mot de
 sa bibliothèque; l'un et l'autre ne se séparent point. La
 bibliothèque du savant était composée de quatorze mille
 volumes; c'était une des belles bibliothèques particulières
 de nos provinces ; elle encombre et charge lourdement le
 vieux presbytère qui s'appuie sur des colonnes auxiliaires
  pour porter ce pesant fardeau.
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