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488 pcrésiE A l'expiration de la huitième aurore. Là , comme auparavant d'implacables ennuis Régnent dans la maison, les jours comme les nuits, Dieu sait quels embarras ! que de soins il faut mettre A régler la chaleur sur un bon thermomètre, Pour que du jeune ver les membres délicats Soient à l'abri du froid et qu'il ne souffre pas. A cet âge souvent l'affreuse muscardine Empoisonnant soudain le ver qu'elle assassine Ensevelit d'un coup, sous son vaste linceul Ces êtres bien-aimés sans qu'il en reste un seul ; Foudroyant choléra, funeste épidémie, Qui fait qu'on se lamente autant que Jérémie ; Quand on voit sur leur planche, inanimés, perdus, Ces vers qu'on idolâtre et...qui font tint d'écus ! Mais si votre chambrée, échappant au naufrage, Arrive, sans encombre, à son cinquième âge, De la bruyère alors dont le ver a besoin On saisit les rameaux, disposés avec soin, Et vous entrelacez, comme autant de lianes, Leurs élastiques brins pour former des cabanes. Par un commun instinct, docile aux mêmes lois, Le bataillon s'ébranle et s'achemine au bois ; Les premiers qui sont mûrs abandonnent les planches, Et presque au même instant les bruyères sont blanches, Le reste suit de près et, sans faire défaut, Prend son dernier repas pour monter à l'assaut. Le ver, en un seul fil dont le corps se déploie Semble ne plus former qu'une masse de soie, Que l'artiste, exprimant de sa bouche en flocons Convertit sur-le-champ en splendides cocons ! UN CoLÉorrÈRE. Pour copie conforme, LÉON GoNTIER.