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496 RÉUNION DE LYON A LA FRANCE. D'autres outrages plus graves sont supportés par le Chapitre. Aux harangues de la Saint-Thomas, à l'Hôtel- de-Ville, l'orateur municipal ne se permet-il pas d'appe- ler les chanoines « très-nobles comtes «sans ajouter « de Lyon » ! De là , une réclamation (1) ou plutôt une protestation adressée par les intéressés au prévôt des marchands et aux échevins. Car il y a ici autre chose qu'une expression inexacte, c'est un démenti donné par la municipalité à ces arrêts décisifs qui plus d'une fois déjà sont intervenus pour garantir aux chanoines la possession de leur juridiction du cloître et de leur titre de comtes de Lyon (2). Ces querelles puériles sont bonnes à rappeler parce qu'elles montrent comment s'étaient modifiés avec le temps les rapports des deux partis. Peu à peu la royauté a ab- sorbé toutes les forces vives du pays ; elle a tout ramené à elle, tout centralisé. Il faut alors du courage à un his- torien pour affirmer qu'il n'en a pas toujours été ainsi ; pour dire, en ce qui nous concerne, que Lyon a eu jadis son temps d'indépendance (3) et que le pouvoir archiépis- copal y précéda la domination française. Mais, au lieu de parler ainsi, la plupart des auteurs s'expriment tout autrement ; c'est une chose, suivant eux, dont personne ne puisse douter « que la souveraineté de nos rois sur « Lyon n'ait toujours subsisté malgré les usurpations « des prétendus roys de Bourgogne et des empereurs (1) Elle se trouve à Lyon, aux Arch. dép. du Rhône, sous la cote Arm. Abrèm, vol. 16, n»s 23 et 24 (22 décembre 1723-1724). (2) Nous avons indiqué plus haut l'un de ces arrêts (rendus en 1653). (3) Nous avons déjà signalé les précautions oratoires qu'emploie le père Ménestrier lorsqu'il a à parler de quelque période de l'histoire de Lyon où cette ville se trouvait en dehors de la France.