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512 JBECHEVELJN « vais. Je la quittai pour me plonger de nouveau dans mes « rêveries, et les chemins où je passais semblaient les fa- « voriser. Toutes les routes que je traversais étaient autant « d'allées plantées au milieu de vertes prairies, bordées de « tous côtés de haies et de peupliers de toute espèce, o qu'arrosait la petite rivière de la Mouche, qui se divise « en plusieurs canaux. Je fis un assez long chemin au milieu « de ces solitaires et paisibles promenades, et comme j'ar- « rivais à un détour, je me trouvai en face d'un petit bos- « quet d'acacias, placé entre deux routes, et au milieu « duquel se voit une croix nouvellement élevée. Sur le « socle était écrit : Lan de grâce 1810, et le 5 du mois de « septembre, Mme Brisson, veuve d'Henri Jordan, a rétabli « ce monument consacré à la piété des fidèles par ses pré- « décesseurs. » ^T. IV, p. 3.) Si Mazade d'Avèze reparaissait sur la scène,' et qu'il voulût recommencer ses Promenades à Lyon, il trouverait bien des changements. Les routes et les prairies garnies d'arbres et de haies ont entièrement disparu, et sont mainte- nant envahies par les maisons. La Guillotière est devenue troisième arrondissement de Lyon, et les Brotteaux, sixième arrondissement, sont occupés en partie par la riche bour- geoisie de notre ville. Paul SAINT-OLIVE.