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LES URSULINES. 57 aurait simplement débarqué a l'embouchure du Rhin et non pas dans l'Armorique. Gratien ayant été abandonné par ses troupes et ensuite assassiné, son adversaire se serait établi ci Trêves. Ainsi, le débarquement de] sainte Ursule dans la région'du Rhin ne serait pas le résultat d'une tempête, mais de l'ordre donné d'amener ses compagnes dans la Germanie, où se trouvait l'armée de Maxime (1). L'enterrement de sainte Ursule à Cologne n'aurait plus rien d'extraordinaire et pourrait facilement expliquer le souvenir qu'elle y a laissé. Il existe en effet à Cologne une église sous le vocable de la susdite sainte, contenant un tableau extrêmement cu- rieux par sa naïveté : un immense baquet est plein de jeunes filles entièrement nues, ayant seulement de l'eau jusqu'aux genoux et montrant le reste du corps, sans la moindre feuille de vigne. Un évoque s'approche gravement et semble leur donner la bénédiction. Cette foule féminine est probable- ment un souvenir des onze mille vierges (2), qui subirent le martyre dont l'époque est controversée. L'intérieur de la- dite église est en partie recouverte de vitrines, contenant les ossements des compagnes de sainte Ursule. Cependant le nombre est indécis, et le Dictionnaire de biographies de Michaud donne a ce sujet les indications suivantes : « Le « nombre s'étend de 1 i à 11,000, la chronique de saint « Tron (Spicileg., t. Vil, p. 475), fait mention d'une sainte « Ursule, supérieure d'un monastère, mise à mort avec « onze de ses compagnes par les barbares. Vandelberg les (1) La question n'est pas parfaitement élucidée, et une discussion, peut- être un peu trop longue, risquerait de me faire sortir du sujet que je traite, et de me conduire bien loin de la localité lyonnaise. (2) Les Célestins de Colombiers en Vivarais possédaient quelques chefs des onze mille vierges. (Saint-Aubin, Hist. eccles., p. 77.)