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CHRONIQUE LOCALE 79- Dijon ; M. Boissard, procureur de la République à Lyon est nommé procureur général à Dijon ; M. Brigueil est nommé procureur de la République à Lyon; M. Sauzet, de l'illustre famille lyonnaise dont notre ville est fière, est nommé avocat général près la même Cour. — H y avait bien des années que les magnifiques salons de l'Hôtel- de-Ville n'avaient vu foule aussi nombreuse, aussi élégante, aussi heureuse que celle à qui M1"" la comtesse Ducros et M. le Préfet du Rhône faisaient les honneurs de chez eux, le 23 courant. Le bal commencé à dix heures a duré fort tard, personne n'étant pressé de quitter un palais féerique où la plus gracieuse hospitalité faisait croire à chacun qu'il était chez lui. Outre l'élite de la ville, la soirée réu- nissait les autorités de tous les départements voisins — Nous signalons avant d'en rendre compte le beau et savant volume de M. Eugène DUMORTIER : Études paléontologiques sur les dépôts Jurassiques du bassin du Rhône. — Les séances publiques de l'Académie sont toujours un événement et quelquefois une fête C'était le cas, il y a un mois, le mardi 22 dé- cembre , jour où la Revue paraissait, ce qui explique pourquoi elle n'en a pas parlé. M. Aynard, président, a donné le compte-rendu des travaux de l'Académie pendant l'année 1874 et il a fait voir quelle masse d'idées sivait été remuée pendant ce laps de temps. M. Pariset, le savant auteur de VHistoire des Beaux-Arts à Lyon, a captii'é l'auditoire en lisant une Etude sur le régime économique intérieur de l'industrie de la soie à Lyon. C'était l'histoire complète et peu connue, l'histoire technique de notre commerce et de notre industrie depuis les temps les plus reculés. Nul n'était plus à même que M. Pariset de nous dérouler ces intéressants tableaux, car à l'étude approfondie de la matière il joint le style sans lequel le savoir est peu de chose ; les applaudissements lui ont prouvé la satisfaction de ses auditeurs. M- Guillard a terminé par une Etude sur le prix de poésie proposé par l'Académie et dont le sujet difficile était l'Eloge d'Adélaïde Perrin. L'orateur a fait ressortir avec goût tout ce que le lauréat, M. Louis Durieu, avait su trouver d'élégant et de chaleureux en peignant la femme au cœur d'or dont l'immense charité rivalise aux yeux de Dieu et des hommes avec celle de saint Vincent de Paul. — Brillante et bien fournie, l'Exposition des Amis-des-Arts s'est ouverte le 9 janvier, en offrant des œuvres qu'on peut regarder avec plaisir. Pas de grandes toiles, cependant, pas de sujets religieux, pas de ces pages d'histoire qui révèlent la force et le savoir; mais nombre de tableaux de genre adroitement peints, fleurs charmantes qui maintiennent la patrie de Berjon et de Saint-Jean à * la hauteur de sa vieille réputation; marines vraies, profondes et finement étudiées, paysages pris sur nature, sujets orientaux dont les couleurs brûlent la toile, portraits parlants dont on dit, comme si on les connaissait : C'est elle ! ou C'est lui ! Mais pourquoi toujours des brebis hors du bercail? Pourquoi ces abstentions de maîtres aimés? Pour- quoi ce beau paysage alpestre de Lortet chez Dusserre, tandis qu'il aurait si bien pu relever par son ampleur et son style, le ton un peu vulgaire de quelques paysages de l'Exposition? Nos statuaires aussi ont fait défaut, sauf M. de Gravillon qui, lui du moins, se distingue par un mérite des plus rares : la pensée. — Il va s'ouvrir à Paris une Exposition des œuvres d'art de la Province, au bénéfice exclusif des Ecoles de Beaux-Arts des départe- ments. Toutes les villes de France ont été conviées. Nous ne savons ce que les autres villes ont décidé, mais à Lyon, malheureusement ce projet n'a pas été favorablement accueilli. Ce résultat est douloureux; le succès obtenu par l'Exposition au