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274 CHRONIQUE LOCALE. ronne de lierre accrochée à un rocher, au-dessus d'un énorme bouquet jeté à côté d'une cascade. Jamais le pinceau consciencieux et vrai de l'artiste n'a plus étudié lafinessede la fleur, son velouté, son éclat ; jamais son crayon si exact n'a dessiné plus purement ces trésors de nos champs et de nos jardins : jamais les difficultés d'un tableau de fleurs n'avaient été plus hardiment attaquées et plus fièrement vaincues. Notre Exposition n'a pas joui de cette grande toile. Nous mesurerons nos regrets aux éloges qu'en feront les journaux de Paris. — Si le colibri, ce petit oiseau tout d'émeraude et de saphir est un des plus gracieux chefs-d'œuvre de la nature, il a eu la fortune de trouver à Lyon un naturaliste-poète pour le décrire d'une manière digne de lui. Un nouveau volume de M. Mulsant vient de paraître et on ne sait lequel on doit le plus admirer ou des recherches savantes, ou du style brillant et coloré, ou des illustrations qui sont de vrais tableaux, ou de l'impression qui est hors ligne. Somme toute, prenez et lisez. Le livre est digne du sujet et nous avons dit que le colibri lui-même est un chef-d'œuvre. — L'homme le plus couru et le plus applaudi en ce moment est M. Merget qui tous les mardis donne des conférences sur l'Acoustique dans la salle de Bellecour généreusement mise à sa disposition par M. Emile Guimet. Rien de curieux comme lesfiguresgracieuses et sympathiques des jeunes filles et des jeunes dames qui suivent avec avidité les démons- trations et rient de bon aloi à chaque épisode plaisant, Hommes du monde, travailleurs, clergé, dames de toutes les classes et de tous les âges, de bonne heure remplissent la salle et applaudissent la parole facile et les expériences curieuses du professeur. Voilà de bonnes soi- rées et bien remplies. C'est un bon filon que M. Merget a ouvert. Espérons qu'il ne l'abandonnera pas de sitôt. — Autrefois, les étoiles étaientfixeset de quelle grandeur qu'elles fussent, on était obligé, pour les contempler, de chercher un certain point de vue. Aujourd'hui, ellesfilentet on peut les voir à tous les horizons. C'est ainsi que Lyon a pu admirer la splendeur de M"e Nilsson et l'éclat de M"c Belocca ; on ne dit point cependant que M1" de Vriès se soit éclipsée ; tant mieux, on sera bien aise de la retrouver dans notre ciel quand les astres errants auront disparu. — Et nous l'avons visitée avant l'heure et avee les maçons, cette