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LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 307 les Lyonnais le conduisirent aussi, en .triomphe, à THôtel- de-Ville, et, comme pour montrer qu'il voulait r é g é - nérer notre ville, il scella lui-même la première pierre des façades de Bellecour, « de cette place que j ' a i vue si belle, dit-il alors, et que je retrouve si hideuse. » Et cependant.... n'avons-nous pas vu des Lyonnais, en 1870, déboulonner et vendre, comme vieux cuivre, la statue de ce grand bienfaiteur de notre ville? Il est vrai que ces mêmes hommes avaient appelé un condottieri italien pour les protéger contre l'invasion, qu'ils ne savaient et n'o- saient repousser eux-mêmes, et devant laquelle ce bravi a fui lâchement lui-même avec ses bandes d'aventuriers pillards (1) La première réunion de l'Athénée se tint le 10 juil- let 1800. M. Verninac fut élu président ; le comte de Lau- rencin (2), vice-président ;Roux, secrétaire pour la classe (1) A Autun, entre autres, au moment où celte ville fut surprise par les Prussiens et bombardée, Garibaldi, les principaux officiers de ses bandes et le maire d'Autun, un de ces vigoureux républicains, montèrent dans un omnibus et se sauvèrent jusqu'à Montchanin... Pen- dant ce temps, les mobiles, seuls, pointèrent l'artillerie, abandonnée par les garibaldiens, et plus de 80 se firent tuer sur leurs pièces Les Prussiens, étonnés de cette courageuse résistance, se replièrent... Garibaldi et ses tristes compagnons rentrèrent nuitamment à Autun, et recommencèrent leurs orgies à l'hôtel de la Poste..., sans songer, bien entendu, à poursuivre les Prussiens.... J'étais à Autun peu de temps après ces tristes événements. Avec quelle fierté on montrait les murs troués par les obus prussiens et où avaient péri nos braves et jeunes mobiles ! et quel concert de justes imprécations contre les lâches fuyards des bandes italiennes !!! (2) Jean-Espérance Blandine, comte de Laurencin, chevalier de Saint-Louis, des Académies de Lyon et de Villefranche, auteur de quelques opuscules en .vers et en prose , né à Chabeuil, près